• Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie

    Elle s'appelle Ayijinqu,  prononcez ayidjintchu; elle sera à L'Aiguille en Fête avec son amie Brigitte Daniel-Allégro pour nous sensibiliser à sa culture et à sa broderie. Toutes deux donneront des master-classes passionnantes !

     


    Qui sont les Yi ?

    Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie
    Les Yi forment une des 55 minorités ethniques de Chine. Ils appartiennent à la branche tibéto-birmane. Ils sont plus de 7 millions, répartis dans quatre provinces chinoises : Yunnan, Sichuan, Guizhou, Guangxi. On en trouve aussi au Vietnam et en Thaïlande.
    Le peuple Lisu, présent en Chine et en Birmanie est également très proche culturellement des Yi.  La Préfecture autonome Yi de Liangshan ( les montagnes fraîches)  s’étend au Sichuan sur plus de 60000 km2, soit la taille de Midi-Pyrénées et Limousin réunies. C’est une région très montagneuse, difficile d’accès, au climat rude l’hiver. Contrairement aux Yi du Yunnan dont les pratiques culturelles actuelles sont fortement influencées par la longue présence de l’ethnie majoritaire Han, arrivée par vagues successives depuis plusieurs dynasties d’empereurs, les Yi de Liangshan ont su préserver les traditions sous une forme plus authentique.
     

     

    Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie
    Depuis vingt-cinq  ans, on assiste à un certain renouveau des pratiques traditionnelles Yi, comme les rites chamanistes longtemps interdits. Le groupe folklorique régional propose un spectacle contemporain. On assiste à une folklorisation de la culture, qui fait marcher le tourisme. Dans le même temps, malgré quelques collèges et instituts qui enseignent la langue yi, celle-ci est abandonnée par les Yi de la capitale Xichang ; les enfants la comprennent un peu, mais ne la parlent plus. La langue n’est plus pratiquée quotidiennement que par les paysans pauvres des montagnes. Quant au savoir-faire comme la broderie à la main, il est en voie d’extinction. Une seule femme de la capitale est encore à même de les réaliser.
     

     

    Ayijinqu lors de son mariage.
    Ayijinqu lors de son mariage.
    Ayijinqu Gelu est née durant la révolution culturelle, dans la ville de Zhaozhue, alors capitale de la préfecture autonome Yi de Liangshan ( les montagnes fraîches). Son père était diplômé de sciences politiques de l’Université des Minorités de Pékin ;  sa mère était fonctionnaire comptable.
    Comme tous les professeurs et intellectuels, son père dut confesser par écrit son passé devant les gardes rouges, échappa de peu à la torture, et fut envoyé cinq ans à la campagne pour les travaux des champs. Sa femme et ses quatre enfants étaient eux envoyés dans un autre village, de telle sorte que le père ne voyait sa famille que le dimanche. Il mit à profit cette période de contact étroit avec les paysans pour consigner par écrit les récits et les traditions des Yi, restées intactes dans les montagnes.  De retour à la capitale avec sa famille, il devint traducteur assermenté chinois-yi du bureau gouvernemental. La révolution culturelle avait pris fin, et il écrivit plusieurs livres sur l’histoire yi.  Pour ces deux raisons, il recevait à la maison de nombreuses personnalités représentant la culture yi. C’est ainsi qu’il transmit à sa fille aînée, Ayijinqu, une partie de ses connaissances.
    Grâce à son chinois mandarin sans accent et sa grande connaissance de la culture de son peuple, Ayijinqu décrocha un poste convoité au musée des minorités de Pékin. Durant huit ans, elle fit non seulement connaître les Yi  à des dizaines de milliers de visiteurs chinois et étrangers, mais apprit également énormément sur les 54 autres ethnies minoritaires de Chine.
    Elle rencontra son mari français Thierry à Pékin, et se maria peu de temps après à Toulouse ; elle manquait ainsi à la tradition d’un mariage arrangé entre Yi, ce qui lui valut ainsi qu’à sa mère les reproches de la partie de sa famille la plus traditionaliste…
    Leur fille Amélie ( Zive en yi qui signifie fleur de violette, symbole de Toulouse) fut élevée dans le bilinguisme français-yi jusqu’à trois ans, puis français-chinois depuis qu’elle est entrée à l’école. Elle adore aujourd’hui s’habiller en costume yi et chanter en yi, mais admire comme tous les enfants chinois les héros des légendes chinoises comme le roi des Singes ou Lezha.
    Ayijinqu partage son temps entre Toulouse et Xichang, capitale de la préfecture des montagnes fraîches, où vivent les membres citadins de sa très grande famille.
     

    Avec Brigitte Daniel-Allégro, créatrice textile, elle se lancent dans l'aventure !

    visite en Chine chez les yi.
    visite en Chine chez les yi.
    Brigitte Daniel-Allégro est une artiste textile. Amie de Thierry de longue date avec son mari Jean-Pierre, elle a tout naturellement fait partager à Ayijinqu sa passion pour les arts textiles.
    En 2006, Brigitte et Jean-Pierre ont rendu visite à Ayijinqu et Thierry alors installés en Chine. Ils découvrent la beauté des textiles et broderies des minorités du sud-ouest de la Chine ( Yi, Bai, Naxi, Miao). Dans la famille de  Ayijinqu, qui vit sur les hauts plateaux du Sichuan, Brigitte est particulièrement sensible au patrimoine culturel des Yis et à leur vitalité culturelle. Elle en mesure également la fragilité.
    La vie moderne et ses facilités attire bien sûr les jeunes dans les villes. Les travaux de broderies, réalisés à la main, pendant des semaines et des mois, dans une société où le temps n'était pas rémunéré mais où seul comptait la fierté d'un beau vêtement, n'attirent plus les jeunes maintenant. Ils peuvent travailler en ville, avoir un salaire immédiat et vivre moins pauvrement.
    Brigitte s'est rendue dans le seul magasin de Xichang qui vend encore des costumes réalisés de façon traditionnelle, à la main. La personne qui s'en occupe lui a appris les gestes traditionnels  et le point spécifique de broderie yi. D'autres magasins proposent des vêtements pour touristes, éclatants de couleurs mais moins intéressants d'un point de vue réalisation car le point spécifique ne peut pas être réalisé par une machine à coudre.
    Etant artiste textile et créatrice, elle mesure le potentiel de ces costumes yi pour des créations artistiques: les lignes, les dessins, les associations de couleurs peuvent inspirer et avoir un écho chez beaucoup de personnes, artistes ou non, dans le domaine du patchwork, de la broderie, du stylisme et plus généralement des arts plastiques.
    Ayijinqu et Brigitte n'ont pas une démarche nostalgique. Bien au contraire, leur but est de faire découvrir cette richesse culturelle et de susciter des pistes dans la création textile que ce soit au niveau de l'ameublement, de la décoration ou du vêtement.
     

    Soutenir une famille Yi en Chine

    Un pays situé au coeur des montagnes...
    Un pays situé au coeur des montagnes...
    La famille de la mère de Ayijinqu vient du comté de Meigu ( prononcez Meigou). Ils sont presque tous paysans, cultivant la pomme de terre, le maïs, le sarrazin, élevant moutons, cochons et poules. C’est une région de haute montagne, au climat rude en hiver, pauvre en ressources, mais très riche culturellement. L’isolement y a favorisé le maintien de traditions authentiques, comme celle des pratiques chamanistes, à tel point que c’est la région où se rendent les ethnologues spécialistes des Yi.
    C’est pour ces trois raisons :  extrême pauvreté dans les campagnes, origine familiale et intérêt culturel que les actions de l’association se concentreront sur le comté de Meigu.
     

    Un projet de deux amies tissé autour de la broderie Yi

    Costume traditionnel d'enfant.
    Costume traditionnel d'enfant.
    La broderie Yi raconte la vie La broderie Yi, à travers ses costumes, raconte la vie des villages, rythmée par les travaux des champs et le calendrier des fêtes.
    Elle raconte chaque étape de la vie de la naissance à la préparation au dernier voyage. Les jeunes enfants, de 3 ans 6 ans portent les 3 couleurs, noir, rouge et blanc.
    Plus tard, les petites filles rajoutent d'autres couleurs à leurs jupes, du vert, du bleu, de l'orange, avec une harmonie lumineuse et gaie.
     

    L'extrême raffinement des couleurs

    Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie
    La maman d'Ayijinqu, vers l'âge de 50 ans, a commencé à réaliser les vêtements qu'elle souhaite porter lors de ses funérailles. Elle a plus de 70 ans maintenant et est fière de montrer ses 3 costumes, l'un en soie qui sera près du corps, les deux autres en coton. A quoi pensait-elle quand elle faisait ses petits points si remarquables par leur délicatesse ? Pourquoi a-t-elle choisi les motifs de vagues, le sceau des Gino (tribu dont elle est issue), les pattes de poulet ou le motif de l'escargot ?
    Les associations de couleurs de fils sont étonnantes pour des occidentaux. Les camaïeux de fils bleu et vert nous semblent subtils. Les combinaisons de fils orange, rouge, violet nous paraissent beaucoup plus criardes. L'ensemble reste toujours gai.
     

     

    Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie
    La façon d'appliquer les fils sur un fond de tissu  (soie, coton, lin ou laine) est caractéristique des Yi. Elle ressemble à ce que nous appelons « la couchure » mais en diffère car le fil de couchure est appliqué de manière invisible, avec des points très serrés.
    Elle en différe aussi car la brodeuse Yi applique systématiquement deux fils qu'elle torsade au préalable et avec lesquels elle produit des effets différents. Les torsades sont appliquées dans le même sens ou en sens opposés, créant un effet de chevron.
    Elle juxtapose deux fils de même couleur ou deux fils de couleurs différentes, accentuant ainsi les effets de relief. 
     

     

    Découvrez les Yi, une étonnante ethnie chinoise et leur broderie
    Dans les costumes traditionnels, on retrouve des applications de tissu, normales ou inversées (comme les molas) avec cependant toujours la spécificité Yi. Les applications sont exécutées à bords bruts et toujours bordées des 2 fils appliqués selon leur méthode propre.
    Les motifs décoratifs s'inspirent de leur environnement. On y reconnaît des représentations  d'animaux (cornes de bouc, boeuf, oiseau, arêtes de poisson,...), des plantes, des rivières, des montagnes, le cosmos (soleil, lune, étoiles). 
    Les compositions se présentent sous forme de bandes de motifs brodés. 
    Les dessins soignent particulièrement la symétrie et l'esthétique.
      
      
      broderie_a1307.html

  •  

     

     

      

     
     

    Les Yi (en sinogrammes simplifiés : 彝族 ; en sinogrammes traditionnels : 彝族 ; en pinyin : Yìzú) sont un groupe ethnique moderne de Chine. Leur ancien nom, Lolo ou Luǒluǒ (倮倮), est maintenant considéré comme péjoratif en Chine, mais est utilisé de façon officielle au Viêt Nam (Lô Lô) et en Thaïlande (Lolo, โล-โล).

     

    On dénombrait 7,8 millions d'individus en 2000[1], qui représentent le septième plus grand groupe ethnique des 56 officiellement identifiés par la République populaire de Chine. Ils vivent principalement dans des secteurs ruraux du Sichuan, du Yunnan, du Guizhou et du Guangxi, habituellement dans des régions montagneuses. Les Yi parlent une langue tibéto-birmane, le yi, dont il existe de nombreuses variétés et qu'ils écrivent avec le syllabaire yi.

      
    Fichier:Ethnic Yi Costume Butuo Sichuan China.jpg
      
      
      

    Les ancêtres des Yi vivaient dans la province du Yunnan il y a plus de deux mille ans et y ont laissé des vestiges de leur culture. Au VIIIe siècle, les ancêtres des Yi et des Bai fondèrent ensemble le royaume de Nanzhao. De nos jours, les Yi sont l'ethnie minoritaire à la population la plus nombreuse dans le Sud-Ouest de la Chine ; ils se répartissent principalement dans les provinces du Sichuan du Yunnan et du Guizhou et dans la Région autonome zhuang du Guangxi. Le département autonome yi de Liangshan dans le Sichuan est celui ou on trouve la plus grande concentration de Yi.

    Les Yi vivent principalement dans la zone subtropicale du Sud-Ouest, et pratiquent l'agriculture, l’industrie ; les Yi des régions forestières et des plaines pratiquent l’élevage.La langue yi se divise en six dialectes, et son écriture est syllabique. Les Yi possèdent leurs propres us et coutumes, leurs costumes traditionnels et leurs fêtes.
     
      
      Les Yi
      
      
    Cette importante minorité compte plus de 7.800.000 membres principalement répartis sur les provinces de Sichuan, Yunnan et Guizhou, et la région autonome de Guangxi Zhuang.
     
    Autrefois redoutables combattants, les Yi étaient à l'origine de la grande dynastie Nanzhao au 8ème siècle. Les Yi avaient aussi l'habitude d'opérer des rafles dans les minorités voisines pour se fournir en esclaves. Tout cela est de l'histoire ancienne mais néanmoins les Yi restent une des minorités les plus puissantes. Les femmes mariées Yi sont aisément reconnaissables à leur grande coiffe noire.
     
    Les Yi ont tous des aptitudes au chant et à la danse et sont par ailleurs très accueillants. Une des principales festivités de cette minorité est la« Fête de la torche »: Pendant trois jours, a la nuit tombée, les Yi se rassemblent sur la grand-place et commencent à chanter et danser. Ils allument ensuite des torches afin de prier pour la paix, pour de bonnes récoltes, et de chasser les mauvais esprits. Après quoi ils exécutent ce qu'ils appellent la « Danse du pied gauche », autour d'un feu de joie.
     
      
      
    La danse aux jeux de bras
     
    Elle est très répandue dans la préfecture autonome yi de Liangshan du Sichuan. C'est plutôt la danse des filles à la cérémonie de mariage. Il existe la danse à deux personnes et à quatre. Quand il y a plusieurs équipes, elles sont en ordre horizontal, oblique ou carré selon l'intention de la première danseuse. On balance légèrement les bras de gauche à droite, de haut en bas ou bien de devant en arrière.
     




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique