• Cixi avec des tubes pour protéger ses ongles (Xunling)


    Peut-être qu'on se souvient d'un billet sur Bruno Barbey de début février 2013 à la suite d'une visite à la Galerie Beaugeste. Comme il n'y a pas de hasard, nous avons reçu une invitation :
    SwissCham Shanghai is delighted to invite you to:中国瑞士商会诚挚邀请您How to decode contemporary China through the history of Chinese photographyBy the art director of Beaugeste Gallery Mr. Jean Loh

     

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    Décoder la Chine par la photographie I : Cixi

     

    Jules Itier

     

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    Décoder la Chine par la photographie I : Cixi


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    Les plus vieilles photos de Chine prises par un français

    (1844 - Jules Itier)

     

    Jules Itier serait le 1er français a avoir ramené des clichés de Chine avec des photos datant de 1844.

    Il était receveur des douanes. Il accompagna la mission en Chine de Théodore de Lagrenée.

    Voici quelques unes de ses photographies :

     

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    Il était receveur des douanes. Il accompagna la mission en Chine de Théodore de Lagrenée.

    Voici quelques unes de ses photographies :

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    Canton, entre 1843 et 1846
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    La grande pagode de Macao
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    Praja à Macao, octobre 1844
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    Canton, vers 1844
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     Canton, novembre 1844
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    Canton entre 1843 et 1846

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    ARTICLE
    écrit par Madame Christiane Peyronnard, et Monsieur Patrice Delpin samedi 20 juin 2015
     
    sources fin article 
     
    Les ambassadeurs anglais refusent la nonuple prosternation rituelle devant l’empereur (3 fois à genoux chacun suivi de 3 fois baisé terre)
     
     
    « Ton royaume, situé au loin par-delà plusieurs Océans, nous témoignant sa sincérité et tenant en estime notre influence pour son perfectionnement, avait précédemment pendant la 58e année Qianlong [1793] (...) fait passer la mer à ses envoyés, qui étaient venus à notre Cour.
     
     
     
    Cette année tu as de nouveau, roi, fait partir des envoyés (...) et tu les as munis d’objets (...) destinés à m’être présentés. (...)
     
     
    Tes envoyés ont dit verbalement à mes hauts dignitaires que, lorsque le moment serait venu, ils se soumettraient aux agenouillements et aux prosternements, sans que des manquements aux rites puissent se produire. (...) Le 7, jour fixé pour me contempler en audience, tes envoyés étant déjà parvenus aux portes du palais et j’allais prendre place dans la salle du trône, lorsque ton premier envoyé eût été prit d’un mal subit, aussi prescrivis-je de ne faire entrer en ma présence que les seconds envoyés. Cependant, les seconds envoyés déclarèrent aussi qu’ils étaient souffrants. L’impolitesse fut donc sans égale. Je ne les réprimandai pas sévèrement et les fis partir le jour même, pour retourner dans leur pays. (...)
     
     
     
    La Cour Céleste ne tient pas pour précieux les objets venus de loin, et toutes les choses curieuses et ingénieuses de ton royaume ne peuvent non plus être considérées comme ayant une rare valeur. (...) À l’avenir, point ne sera besoin de commettre des envoyés pour venir aussi loin prendre la peine inutile de voyager par terre et par mer. Sache seulement montrer le fond de ton cœur et t’étudier à la bonne volonté, et on pourra dire alors, sans qu’il soit nécessaire que tu envoies annuellement des représentants à ma Cour, que tu marches vers la transformation civilisatrice. C’est afin que tu y obéisses longtemps que je t’adresse cet Ordre Impérial. » Lettre de l’empereur Jiaqing au roi d’Angleterre Georges III, 1816. le texte presque complet de cette lettre « Ton royaume, situé au loin par-delà plusieurs Océans, nous témoignant sa sincérité et tenant en estime notre influence pour son perfectionnement, avait précédemment pendant la 58e année Qianlong [1793], sous le règne du dernier empereur, fait passer la mer à ses envoyés, qui étaient venus à notre Cour (1). Mais à cette époque, les ministres-envoyés par ton pays s’étaient conformés à nos rites avec exactitude et respect et n’avaient encouru aucun reproche au point de vue des formes prescrites. Aussi avaient-ils été les récipiendaires déférents des faveurs et grâces impériales et avaient-ils été appelés à contempler en audience la personne de l’Empereur, à prendre part à des festins ordonnés par Sa Majesté et à en recevoir des dons à profusion. Cette année tu as de nouveau, roi, fait partir des envoyés porteurs d’un placet et tu le as munis d’objets provenant de ton pays et destinés à m’être présentés (2). En songeant au respect et à la bonne volonté dont tu faisais ainsi preuve d’une façon déterminée, j’en ai ressenti une profonde joie. Me référant aux précédents, j’ai donné des instructions à mes fonctionnaires pour que, lorsque tes ministres envoyés seraient arrivés, ils fussent admis à me contempler en audience, que des festins et des cadeaux leur fussent donnés et qu’on suivît en tout le cérémonial adopté sous le précédent empereur. Tes ministres-envoyés arrivèrent à Tientsin et je prescrivis qu’on députât des fonctionnaires pour leur offrir, dans cette ville, un banquet ; mais, contre toute attente, tes envoyés, au moment de faire leurs remerciements pour ce banquet, ne se conformèrent pas aux prescriptions des rites. Je considérai alors que, si des petits ministres d’un Royaume lointain ignoraient les formes et les règles d’usage, je pouvais les plaindre et leur pardonner. Je désignai spécialement de hauts dignitaires chargés de dire à tes envoyés, lorsque ceux-ci seraient sur le point d’arriver à la capitale, que, pendant la 58e année de Qianlong, tes précédants envoyés, en accomplissant les salutations, s’étaient agenouillés et prosternés absolument selon les règles. Comment admettre, cette fois, que l’on changeât cette manière de faire ? Tes envoyés ont dit verbalement à mes hauts dignitaires que, lorsque le moement serait venu, ils se soumettraient aux agenouillements et aux prosternements, sans que des manquements aux rites pussent se produire. Mes hauts dignitaires ont consigné le fait dans un rapport au trône. Je rendis alors un décret au terme duquel tes envoyés devaient être admis en ma présence le septième jour de la septième lune [le 29 août 1816]. Le 8, un banquet et des cadeaux devaient leur être donnés de ma part dans la salle Zheng da guang ming et ils devaient, en outre, recevoire des vivres dans le jardin Tong le yuan. Le 9, ils devaient prendre congé de moi et je leur aurais, ce même jour, accordé la faveur de visiter la résidence impériale de Wan-shou shan. Le 11 ils devaient recevoir des dons à la porte Tai he men, puis se rendre au ministère des Rites pour y prendre part à un festin. Le 13, ils seraient partis. Les salutations à faire, les dates fixées et les formes du cérémonial furent intégralement portées par mes hauts dignitaires à la connaissance de tes ministres-envoyés. Le 7, jour fixé pour me contempler en audience, tes envoyés étant déjà parvenus aux portes du palais et j’allais prendre place dans la salle du trône, lorsque ton premier envoyé déclara qu’une maladie soudaine ne lui permettait ni de remuer ni de marcher. Je considérai qu’il était possible que le premier envoyé eût été prit d’un mal subit, aussi prescrivis-je de ne faire entrer en ma présence que les seconds envoyés. Cependant, les seconds envoyés déclarèrent aussi qu’ils étaient souffrants. L’impolitesse fut donc sans égale. Je ne les réprimandai pas sévèrement et les fis partir le jour même, pour retourner dans leur pays. Tes envoyés n’ayant pas paru en ma présence, il n’y avait pas lieu non plus que ton placet me fût remis et il a été remporté par tes envoyés. Cependant, ayant présent à la pensée que toi, roi, tu m’avais adressé ce placet et des offrandes à plusieurs milliers de lieues de distance, et que si tes envoyés avaient agi d’un façon irrespectueuse pour me transmettre l’expression de tes sentiments, la faute en était à tes envoyés, j’ai bien discerné que tu avais, toi, roi, un cœur respectueux et de bonne volonté. Aussi ai-je reçu et accepté parmi tes objets envoyés en tribut des cartes géographiques, des tableaux, des paysages et des portraits. Je loue ton cœur sincère : cela équivaut à tout accepter. (…) La Cour céleste ne tient pas pour précieux les objets venus de loin, et toutes les choses curieuses et ingénieuses de ton royaume ne peuvent non plus être considérées comme ayant une rare valeur. Toi, maintiens la condorde parmi ton peuple, veille à la sécurité de ton territoire, sans te relâcher en rien de ce qui est éloigné ou proche. Voilà, en vérité, ce que je louerai. A l’avenir, point ne sera besoin de commettre des envoyés pour venir aussi loin prendre la peine inutile de voyager par terre et par mer. Sache seulement montrer le fond de ton cœur et t’étudier à la bonne volonté, et on pourra dire alors, sans qu’il soit nécessaire que tu envoies annuellement des représentants à ma Cour, que tu marches vers la transformation civilisatrice. C’est afin que tu y obéisses longtemps que je t’adresse cet Ordre Impérial. » Traduction française reprise de J. Chesnaux et M. Bastid, La Chine, vol. I, pp. 52-53.1 Il s’agit des vaines démarches de Lord Macartney, envoyé britannique à Pékin (1793).2 Cette seconde mission était dirigée par Lord Amherst, et échoua comme la précédente. La cour impériale a envoyé Lin Zexu réprimer le commerce de l’opium à Canton, faisant tort aux marchands anglais, ce qui va déclencher la "Guerre de l’opium". « (...) Les lois interdisant la consommation de l’opium sont maintenant si sévères en Chine que si vous continuez à le fabriquer, vous découvrirez que personne ne l’achètera et qu’aucune fortune ne se fera par l’opium. (...) Tout l’opium qui est découvert en Chine est jeté dans l’huile bouillante et détruit. Tout bateau étranger qui, à l’avenir, viendra avec de l’opium à son bord, sera mis à feu, et tous les autres biens qu’il transportera seront inévitablement brûlés en même temps. Alors, non seulement vous ne parviendrez pas à tirer quelque profit de nous, mais vous vous ruinerez dans l’affaire. Ayant voulu nuire à autrui, vous serez la première à en souffrir. Notre Cour Céleste n’aurait pas gagné l’allégeance d’innombrables pays si elle n’exerçait un pouvoir surhumain. Ne dites pas que vous n’avez pas été avertie à temps. À la réception de cette lettre, Votre Majesté sera assez bonne pour me faire savoir immédiatement les mesures qui auront été prises (...). » Lettre du commissaire impérial extraordinaire Lin Zexu à la reine Victoria, 1839. texte presque complet de cette lettre « La voie du Ciel est l’équité envers tous : elle ne supporte pas que nous fassions du mal aux autres pour notre bénéfice. Sur ce point, tous les hommes sont semblables dans le monde entier : ils chérissent la vie et haïssent ce qui met la vie en danger. Votre pays se trouve à vingt mille lieues ; mais malgré cela, la Voie du Ciel s’applique pour vous comme pour nous, et vos instincts ne sont pas différents des nôtres ; car nulle part les hommes ne sont assez aveugles pour ne pas distinguer entre ce qui apporte la vie et ce qui apporte la mort, entre ce qui est avantageux et ce qui est préjudiciable. Notre Cour Céleste traite tous ceux qui vivent entre les quatre mers comme les membres d’une grande famille. La bonté de notre grand Empereur est comme le Ciel, qui couvre toutes choses. Il n’est pas une région si sauvage ou si éloignée qu’il ne chérisse et ne garde. Toujours depuis que le port de Canton a été ouvert [ouvert au commerce britannique, au milieu du XVIIIe siècle], le commerce a prospéré. Depuis quelque cent vingt ou trente ans, les natifs de l’endroit ont joui de relations pacifiques et profitables avec les bateaux qui viennent de l’étranger. La rhubarbe, le thé, la soie sont tous des produits de valeur de notre pays sans lesquels les étrangers ne pourraient pas vivre. La Cour Céleste, étendant sa bienveillance à tous pareillement, autorise leur vente et leur transport à travers les mers, sans les regretter même pour des empires éloignés, sa bonté égalant la bonté du Ciel et de la Terre. Mais il y a une catégorie d’étrangers malfaisants qui font de l’opium et l’apportent pour le vendre, incitant les sots à se détruire eux-mêmes, simplement en vue d’en retirer du profit. Auparavant le nombre des fumeurs d’opium était petit ; mais maintenant ce vice s’est répandu partout, et le poison a pénétré de plus en plus profondément. S’il est des gens stupides pour céder à ce besoin à leur propre détriment, c’est eux qui ont causé leur propre perte, et dans un pays aussi peuplé et florissant, nous pouvons nous passer d’eux. Mais notre grand Empire Mandchou unifié se considère responsable des habitudes et des mœurs de ses sujets et ne peut rester satisfait en les voyant victimes d’un poison mortel. Pour cette raison, nous avons décidé d’infliger des peines sévères aux marchands d’opium et aux fumeurs d’opium afin de mettre un terme définitif à la propagation de ce vice. Il semble que cette marchandise empoisonnée est manufacturée par certaines diaboliques personnes dans des endroits soumis à votre loi. Naturellement ce n’est pas selon vos ordres qu’elle est faite ou vendue. Ce n’est pas non plus tous les pays sur lesquels vous régnez qui la produisent, mais seulement quelques-uns d’entre eux. On me dit que dans votre pays il est interdit, sous peines sévères, de fumer de l’opium. Cela signifie que vous n’ignorez pas à quel point cette action est nocive. Mais plutôt que d’interdire la consommation de l’opium, il vaudrait mieux en interdire la vente, ou mieux encore, en interdire la production, ce qui est le seul moyen de purifier la contamination à sa source. Aussi longtemps que vous ne prendrez pas cette mesure vous-même, mais continuerez à faire de l’opium et à inciter le peuple de Chine à l’acheter, vous vous montrerez soucieuse de la vie de vos propres sujets et insouciantes pour la vie des autres hommes, indifférente au mal que vous faites aux autres dans votre avidité pour le gain. Une telle conduite répugne au sentiment humain et est en désaccord avec la Voie du Ciel… Les lois interdisant la consommation de l’opium sont maintenant si sévères en Chine que si vous continuez à le fabriquer vous découvrirez que personne ne l’achètera et qu’aucune fortune ne se fera par l’opium. Plutôt que de gaspiller vos efforts dans une entreprise désespérée, ne vaudrait-il pas mieux projeter quelque autre forme de commerce ? Tout l’opium qui est découvert en Chine est jeté dans l’huile bouillante et détruit. Tout bateau étranger qui, à l’avenir, viendra avec de l’opium à son bord, sera mis à feu, et tous les autres biens qu’il transportera seront inévitablement brûlés en même temps. Alors, non seulement vous ne parviendrez à tirer quelque profit de nous, mais vous vous ruinerez dans l’affaire. Ayant voulu nuire à autrui, vous serez la permière à en souffrir. Notre Cour Céleste n’aurait pas gagné l’allégeance d’innombrables pays si elle n’exerçait un pouvoir surhumain. Ne dites pas que vous n’avez pas été avertie à temps. A la réception de cette lettre, Votre Majesté sera assez bonne pour me faire savoir immédiatement les mesure qui auront été prises dans chacun de ses ports. » Tiré de J. Chesneaux et M. Bastid, La Chine, vol. I, pp. 70-71. Première guerre de l’Opium "(...) À la Chambre des communes, deux camps s’affrontaient à propos de la politique adoptée par le gouvernement de Sa Majesté. Le premier demandait à la Couronne un dédommagement de deux millions de livres sterling pour les vingt mille caisses d’opium effectivement livrées par le capitaine Elliot à Lin tse-hsu, tandis que le second, plus radical, et conduit par William Jardine, réclamait une intervention militaire ayant pour effet d’impressionner l’empereur en le dissuadant de toute autre sanction contre l’Angleterre. Il alla de soi que le contribuable britannique n’avait aucune envie de payer les déboires financiers d’une bande de contrebandiers ; quand au parti des va-t’en-guerre, il soutenait que la Royal Navy n’aurait pas besoin de tirer un seul coup de canon et que l’étalage de sa puissance suffirait à faire indemniser les maisons de commerce par les Chinois eux-mêmes. Dans les discussions internationales, écrit André Maurois, l’argument habituel de lord Palmerston était la menace de la flotte britannique. Seize navires de guerre portant chacun cinq cent quarante canons, quatre steamers et vingt-huit transports de troupes seront finalement mis à la disposition de la « défense du commerce d’outre-mer » au printemps 1840. Forte de quatre mille soldats, cette armée s’ébranlera pour « obtenir l’indemnité requise » et contraindre la Chine à libéralisé l’accès des ports de Canton, Amoy, Fuzhou, Ningpo et Shanghai. Dans la foulée, on demandera la libération totale du commerce et la disparition des Hong. Certains parlementaires britanniques avaient craint jadis que les menaces de Palmerston conduisent une jour le pays à la guerre, note André Maurois dans son Histoire d’Angleterre, mais il enchantait l’Anglais moyen qui voyait son pavillon respecté sans combat. De fait, il ne sera pas question de « guerre » avant plusieurs années et lorsque les bâtiments britanniques entreront à Macao le 21 juin 1840, le commandement de la flotte n’aura pas pour mission de faire usage de sa puissance de feu. Intimider le commissaire Lin à Canton, imposer la présence de l’Union Jack à l’embouchure du fleuve Jaune et contrôler le commerce du Yang-tsé de manière à paralyser les échanges de la Chine avec l’extérieur : tels étaient les ordres émis pas lors Palmerstone, ministre des Affaires étrangères de lord Melbourne. (...) " JAEGER Gérard A., Hong Kong : Chronique d’une île sous influence. France : Éditions du Félin, 1997. 375p. (citation p. 106) Édit céleste de 1853. « Nous estimons que le monde appartient à la Chine et non aux Tartares (...). Il est regrettable que la dynastie Ming ait manqué à ses devoirs en tant que chef ; les Mandchous ont profité du chaos, profané la Chine, volé le territoire de la Chine, violé et maltraité ses filles et ses garçons (...). Heureusement, les doctrines célestes ont triomphé et la Chine a des espoirs de se relever. Pendant que les esprits des gens cherchent un remède, il y a des signes certains de l’annihilation des Tartares (...).
     
     
    Les péchés des Tartares sont à leur comble. Le Ciel Auguste a perdu patience et a commandé à notre Roi Céleste de montrer respectueusement la grandeur du Ciel en levant la bannière de la droiture, en faisant disparaître les mauvais démons, en nettoyant totalement la Chine et en exécutant respectueusement la punition du Ciel (...). Nous levons l’armée de la droiture en vue d’assouvir la vengeance du Dieu là-haut sur ceux qui ont trompé le Ciel, et de libérer les masses en bas pour l’amour de la Chine. Nous devons nettoyer toutes traces des Tartares et jouir ensemble de la joie de la Paix universelle. Ceux qui obéissent au Ciel seront largement récompensés, mais ceux qui s’opposent au Ciel mourront d’une mort frappante. (...) » Nankin est assiégée par les Taiping « (...) La vie de communauté est vraiment représentée à Nankin dans sa plus expressive physionomie et la plus large acception du mot, mais sans le moindre détriment pour les mœurs ; bien loin de là, l’attentat aux mœurs, comme le pillage, est irrémissiblement puni de mort (...). Les principaux chefs sont sans doute jaloux de conserver une hiérarchie et de la faire respecter. Le canon annonce toujours leur départ ou leur arrivée (...), néanmoins nous avons vu non seulement les chefs secondaires, mais même le simple peuple les approcher en toute liberté. On ne saurait le nier, il y a quelque chose, dans leurs rapports mutuels, qui justifie le nom de frères que les gens du Guangxi se donnent entre eux. Il y a encore maintenant un air de famille. Ainsi toutes les habitations sont du domaine commun : les vivres, les vêtements ont été déposés dans des magasins publics : l’or, l’argent et les matières précieuses, portés au trésor public. On ne peut plus rien vendre ni rien acheter ; l’argent, de fait, serait inutile entre les mains des particuliers. (...) C’est aux chefs de pourvoir aux différentes nécessités de leurs subordonnées. Et c’est vraiment chose digne d’admiration, qu’une population que l’invasion a fait monter à plus d’un million, puisse être ainsi périodiquement nourrie et vêtue, comme nous l’avons vu de nos yeux ; et cela au milieu d’une guerre civile, et en face d’un campement ennemi qui assiège la ville. (...) » Lettre du R.P. Stanislas Clavelin, 1853. Seconde guerre de l’Opium Convention ENTRE LA FRANCE ET LA CHINEDépêche du baron Gros à S. Exc. le ministre des affaires étrangères. "Pékin, 26 octobre 1860 Monsieur le ministre, Je m’empresse de vous faire une copie de la convention que j’ai signée hier avec le prince Kong, frère de l’Empereur, et je vous envoie aussi une copie du procès verbal de l’échange des ratifications du traité de Tien Tsin, échange qui a eu lieu dans la même séance. (...) Sa Majesté l’empereur des Français, le sieur Jean-Baptiste-Louis baron Gros, sénateur de l’empire, ambassadeur et haut commissaire de France en Chine, grand officier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur, chevalier grand-croix de plusieurs ordre, etc., etc., et Sa Majesté l’empereur de la Chine, le prince Kong, membre de la famille impériale et haut commissaire. Lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, trouvés en bonne et due forme, sont convenus des articles suivants : Art.1er. Sa Majesté, l’empereur de la Chine a vu avec peine la conduite que les autorités Militaires chinoises ont tenue à l’embouchure de la rivière de Tien-Tsin, dans le mois de juin de l’année dernière, au moment où les ministres plénipotentiaires de France et d’Angleterre s’y présentoient (sic) pour se rendre à Pékin afin d’y procéder à l’échange des ratifications des traités de Tien Tsin. Art. 2. Lorsque l’ambassadeur haut commissaire de Sa Majesté l’empereur des Français se trouvera à Pékin (...) il sera traité (...) avec les honneurs dus à son rang. (...) Art.7. (...) Les commandants en chef des forces françaises auront cependant le droit de faire hiverner leurs troupes de toutes armes à Tien-Tsin, s’ils jugent convenable, et de ne les en retirer qu’au moment où les indemnités dues par le gouvernement chinois auroient (sic) été entièrement payées. (...) Art. 8. (...) Le gouvernement français pourra, s’il juge convenable, y laisser des trouvpes jusqu’au moment où la somme totale de 8 millions de taëls sera payée en entier. (...) La présente convention de paix a été faite à Pékin en quatre expéditions le vingt cinq octobre mil huit cent soixante, et y a été signée par les plénipotentiaires respectifs, qui y ont apposé le sceau de leurs armes. (L.S) Signé : Baron GROS. (L.S) Signé : Prince DE KONG. Pour copie conforme : Signé : Barons GROS. " Tiré de Histoire et Littérature, journal historique du mois de mai 1860. 1er mai 1860, pp.488-492. Pillage du Palais d’été réaction de Victor Hugo : lettre de Victor Hugo au capitaine Butler "Hauteville House, 25 novembre 1861 Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici : ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une oeuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle. Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’oeuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe. Cette merveille a disparu. Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’oeuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie. Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été. J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
     
    Victor Hugo" extrait de Le Monde diplomatique, octobre 2004 http://www.monde-diplomatique.fr/2004/10/HUGO/11563 idem plus court "Un écrivain d’Occident – exilé qui fuyait un autre Empire – comprit, au moment où l’Europe pavoisait, que ce fait d’armes était le signe terrible d’une offense à la civilisation : « Il y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde : cette merveille s’appelait le Palais d’Été. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là… Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze et de la porcelaine, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêve des mille et une nuit, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine. (...) « Il avait fallu, pour le créer, le lent travail des générations. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Égypte, le Colisée à Rome, le Palais d’été en Orient (...). « Cette merveille a disparu. « Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’Été. L’un a pillé, l’autre a incendié. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin*, ébauché au Parthénon, on l’a fait au Palais d’Été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce formidable et splendide musée d’Orient. Grand exploit, bonne aubaine ! L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, l’autre ses coffres : et l’on est revenu en Europe, bras dessus bras dessous en riant. « Nous Européens, nous sommes les civilisés, et, pour nous, les Chinois sont les Barbares. Voilà ce que la civilisation a fait à la barbarie. « Devant l’Histoire, l’un des deux bandit s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste ! « L’Empire français a empoché la moitié de cette victoire, et il étale aujourd’hui, avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’Été. J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. « En attendant, il y a un vol et deux voleurs. « Je le constate. « Telle est, Monsieur la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine. » Cette lettre méconnue est signée : Victor Hugo." " *Elgin (James Bruce, 8e compte d’) n’était autre que le fils de l’ambassadeur britannique en Turquie qui conçut puis réalisa le projet de piller les trésors qu’il avait découvert dans les ruines d’Athènes, à commencer par la frise du parthénon. " Alain Peyrefitte, L’empire immobile ou le choc des mondes. Paris : Fayard, 1989. 552 p. (extrait des pages 455-456) La misère des paysans : souvenirs du maréchal Zhu De « (...) Comme toutes les familles paysannes, les Zhu formaient une unité économique, organisée pour travailler durement et dans la discipline afin de se protéger de la famine. Grand-mère Zhu organisait et dirigeait l’économie de la maison. Elle attribuait sa tâche à chaque membre de la famille, aux hommes les gros travaux des champs, aux femmes et aux enfants les travaux des champs les moins pénibles et les besognes ménagères. (...) Tous les repas se déroulaient de façon identique d’un bout de l’année à l’autre. Les hommes mangeaient ensemble selon la coutume ; venait ensuite le tour des femmes et des enfants. Les Zhu étaient trop pauvres pour manger du riz, autrement qu’en de rares occasions. (...) La grand-mère ne se contentait pas de répartir le travail, elle attribuait aussi les rations en fonction de l’âge et du travail effectué. Même à table, la liberté individuelle était chose inconnue et on restait toujours sur sa faim. (...) Cet hiver-là [1893], il y avait eu un peu de neige, mais il n’avait pas plu, et la récolte d’hiver avait été maigre. Au printemps, on manqua aussi de pluie. (...) Pendant toute l’année, tous les membres de la famille Zhu portèrent de l’eau à leurs pièces de kaoliang [variété de sorgho] et de légumes et Grand-Mère Zhu rationna la nourriture jusqu’à deux maigres repas par jour (...). Dans les villes, les marchands spéculaient sur le riz au point que les gens durent pour en obtenir troquer leurs outils, leur bétail, leurs vêtements, leurs meubles et, en dernier ressort, leurs filles (...). La nuit, les hommes de la famille Zhu montaient la garde à tour de rôle pour protéger leurs récoltes. À l’automne, ils récoltèrent leur kaoliang, leurs courges et leurs navets, pendant que les enfants récoltaient dans les montagnes des plantes sauvages et des herbes. (...) L’été suivant [1894], la sécheresse fut la même. (...) Des paysans se levaient la nuit pour lancer des invectives contre les cieux impitoyables ou la lune indifférente. Un jour du début de l’été (...), un nuage de poussière s’éleva sur la Grand-Route. De ce nuage émergea bientôt une masse de squelettes humains. Il y avait des hommes avec les armes les plus diverses et des femmes aux pieds bandés qui portaient des bébés sur leur dos. Puis venaient des enfants nus au ventre énorme, aux yeux creusés et rouges, qui se traînaient, épuisés. (...) L’avalanche des affamés déferlait sur la route. Certains s’écartaient du courant et venaient dans la cour des Zhu : « Venez manger chez les gros ! » Grand-Père et Grand-Mère Zhu retinrent leurs fils (...). Le général Zhu ne parvenait pas à se rappeler comment les siens avaient pu vivre pendant cet été terrible. Il se rappelait cependant que de temps à autre quelqu’un apportait des vivres au cours de la nuit. Son père et le plus jeune de ses oncles disparaissaient parfois pour plusieurs jours. Il savait qu’en de telles occasions, des paysans se faisaient bandits et allaient très loin effectuer des razzias. Il était toutefois incapable de dire si cela avait été le cas pour les hommes de sa famille (...). » Souvenirs du maréchal Zhu De (1886-1976) mis en forme par Agnès SMEDLEY, La Longue marche. Mémoires du général Zhu De. Paris, Richelieu, 1969, vol. 1. Contre les sciences étrangères « (...) L’astronomie et les mathématiques sont d’une utilité fort mince, et si elles sont enseignées par des Occidentaux dans les programmes réguliers des études, le dommage sera fort considérable. (...) De l’antiquité à nos jours, on n’a jamais ouï dire de quelqu’un qui à l’aide des mathématiques ait pu relever le pays lorsqu’il se trouvait en déclin, et réparer ses faiblesses. (...) S’il est nécessaire d’enseigner l’astronomie et les mathématiques, en cherchant bien, on trouvera sûrement des gens qui maîtrisent ces techniques. Pourquoi n’y aurait-il que les barbares ? Et pourquoi faudrait-il prendre les barbares pour maîtres ? Bien plus, les barbares sont nos ennemis. En 1860, ils ont pris les armes et se sont rebellés contre nous. Notre capitale et sa banlieue furent envahies. Nos autels furent ébranlés. Notre Palais impérial fut incendié. Nos fonctionnaires et notre peuple furent tués ou blessés. Durant les deux siècles de notre dynastie, nous n’avions jamais subi un tel outrage. Tous les lettrés et les fonctionnaires en ont été cruellement affligés, et aujourd’hui encore gardent leur rancune. (...) L’Empire a déjà souffert du fait des barbares. Allons-nous étendre leur influence, souffler sur la flamme ? (...) Je crains que ce que l’on va étudier ne le puisse être à fond, et jette cependant le doute dans l’esprit des lettrés ; cela irait exactement dans le sens des machinations étrangères. (...) » Lettre de Wo-Ren [principal ministre de l’empereur] contre l’introduction de l’enseignement des sciences à l’École des langues étrangères de Pékin, 1867. La révolte des Boxers Voici un texte affiché en guise de proclamation, en 1899, par un groupe des Boxeurs. « Pendant le règne de l’empereur Xian-feng (1851-1860), l’Église catholique et les Occidentaux complotaient ensemble contre la Chine. Ils dilapidaient l’argent de notre pays, démolissaient nos temples et les effigies des Bouddhas, occupaient, pour y enterrer leurs familles, les terres appartenant au peuple : des milliers d’hommes les haïssaient. Les arbres fruitiers et les bourgeons eux-mêmes subissaient chaque année des fléaux : insectes ou sécheresse. La nation était troublée, le peuple inquiet et la colère était parvenue jusqu’au ciel. « Rendons grâce aujourd’hui à la miséricorde du Grand Seigneur des Cieux qui envoie les dieux sur nos autels afin d’apprendre à nos frères la boxe divine qui nous aidera à « renforcer la dynastie Qing, anéantir la puissance occidentale et rendre la justice du Ciel ». En nous efforçant d’aider la patrie, nous consolidons notre communauté et protégeons notre peuple dans les champs ou les villages. Au sommet de la crise, il y a là un signe annonciateur de bonheur. « Mais nous redoutons les imbéciles et les scélérats qui profiteraient de notre influence pour agir sans scrupule et opprimer les faibles avec l’aide des puissants. C’est pourquoi nous demandons aux chefs des villages et aux dirigeants des Corps de Boxeurs de rendre la justice selon la loi et de ne pas rechercher un profit personnel. S’ils se laissaient corrompre, ils seraient frappés par le regard foudroyant des dieux, condamnés sans partialité ni pitié selon la gravité du cas. « La croyance en une religion étrangère et l’usage de la sorcellerie ont excité la colère du Ciel qui envoie les saints sur terre pour enseigner la boxe Yi-he à nos frères. Yi signifie la justice et He, la concorde. Avec la justice et la concorde, l’harmonie et l’entente régneront dans les villages. La vertu est notre principe, l’agriculture notre métier ; nous obéissons au bouddhisme. Nous n’admettons pas les vengeances personnelles, au nom de la justice commune, l’oppression des pauvres par les riches, l’humiliation des faibles par les puissants et l’inversion du vrai et du faux. » Texte chinois dans Yang Song, Zhong-guo jin-dai shi zi-liao (recueil de matériaux d’histoire moderne chinoise), Pékin, 1954, pp. 506-507, cité par Jean CHESNEAUX, L’Asie Orientale aux XIX et XX siècles, Paris : Presses Universitaires de France, 1966, 371 p. (citation pp. 295-296) Dernière lettre de Léon-Ignace Mangin (prêtre missionnaire jésuite français) à sa famille "Tchou-kia-ho, 28 juin 1900 Les événements qui se passent ici sont bien faits pour vous alarmer, aussi ne veux-je pas chercher à vous les dissimuler. Le télégraphe a dû vous annoncer le massacre de deux de nos Pères à Ou-i, à 6 heures d’ici. Tout le Nord de la Mission est à feu et à sang ; chaque jour arrivent de malheureux fugitifs dont on a brûlé les maisons ; les morts sont nombreux et combien de disparus ! Si les secours humains nous manquent, il nous reste Dieu et notre confiance en Lui. Nous sommes venus ici pour sa cause : nos établissements, toutes nos oeuvres n’existent que pour le faire connaître et servir ce peuple. Permettra-t-il la perte de tant d’hommes et de tant de travaux ? Si oui, nous le bénirons quand même. Et ceux d’entre nous qui échapperont à la ruine ou ceux qui viendront nous remplacer, recommenceront avec le même courage et la même confiance en Dieu. Dans ce village, outre les cinq chrétiens qui l’habitent, nous avons au moins trois cents réfugiés.
    Nous faisons un rempart ; on achète force vivres, poudre et autres munitions en vue d’une attaque qui, humainement, ne peut ne pas avoir lieu. Nous nous défendrons tant que nous pourrons ; si Dieu ne nous donne pas la victoire, nous finirons massacrés ou brûlés jusqu’au dernier. Que la volonté de Dieu soit faite ! Je fais le sacrifice de ma vie pour le salut des âmes et le bien de toute ma famille. Si vous apprenez ma mort, priez pour moi et remerciez Dieu du choix qu’il aura daigné faire de notre famille pour lui demander ce sacrifice. Mes bien aimés frères et soeurs, je vous remercie de l’affection que vous m’avez toujours témoignée. Je vous demande pardon des peines que j’ai pu vous causer. Quoi qu’il vous arrive, demeurez bons et fidèles chrétiens, dignes de nos bien-aimés parents. Je vous dis adieu, vous embrassant tous de tout mon coeur et vous bénissant tous au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Fiat ! Tout vôtre en Notre-Seigneur, Léon-Ignace MANGIN, s.j." Repris de http ://www.jesuites.com/histoire/chine/mangin2.htm Difficile Réforme « (...) Nous avons aujourd’hui reçu les ordres de Sa Majesté et appris qu’Elle est maintenant tout à fait acquise à une réforme radicale. (...) Le principal défaut de notre système administratif est sans aucun doute sa trop grande fidélité à des méthodes périmées et le rôle prépondérant qu’y joue le document écrit.
    La conséquence en est la pléthore de rapports et des fonctionnaires inefficaces, alors qu’on manque déplorablement de véritables hommes de talent (...).
     
    La corruption est responsable de l’état fâcheux de toute notre administration et dans notre empire les premiers efforts de modernisation ont été paralysés par le mot fatal : précédent. (...) Sans considérer nos besoins réels,
    Nous n’avons fait jusqu’ici à l’Europe que des emprunts superficiels ; mais quel espoir pouvons-nous avoir de progresser selon cette méthode ? Toute réforme pour être efficace et permanente doit se poursuivre dans un réel désir de réalisation et d’honnêteté. C’est pourquoi par le présent édit, Nous décrétons et ordonnons que les fonctionnaires intéressés mènent des enquêtes précises et comparent les différents systèmes de gouvernement pratiqués dans les pays d’Europe en s’attachant particulièrement à en étudier les aspects qui peuvent se retrouver dans la Chine actuelle :
    non seulement les institutions monarchiques et l’organisation du pouvoir central, mais encore tout ce qui contribue à la prospérité de nos sujets : système d’examen et d’éducation, agencement des armées, gestion des finances.
    Les fonctionnaires, dans leurs rapports, devront indiquer les transformations qu’ils trouvent souhaitables, désigner les institutions à abolir, les méthodes étrangères à adopter, les institutions chinoises existantes à préserver.
    Nous avons par dessus tout besoin d’un flux constant de talents, d’une saine gestion des finances nationales et d’une armée efficace. (...) » Décret de Sian, 8 janvier 1901. La Faute aux Mandchous Pour les nationalistes chinois, la déchéance de la Chine est due avant tout à l’incapacité des Mandchous. « (...) Avant l’usurpation du trône par les Mandchous, notre pays était ouvert au commerce étranger et la tolérance religieuse régnait, comme en témoignent les écrits de Marco Polo et l’inscription de la tablette nestorienne de [X’]ian. Aveuglés par l’ignorance et l’égoïsme, les Mandchous fermèrent le pays aux contacts extérieurs et plongèrent le peuple chinois dans un obscurantisme destiné à étouffer ses talents et ses capacités naturels (...). Mais par leur désir de perpétuer leur joug sur les Chinois et de s’enrichir, les Mandchous gouvernèrent le pays pour le malheur durable de notre peuple et à son détriment. (...) Ils ont (...) limité aux ports ouverts le commerce avec les étrangers (...) et paralysé le trafic intérieur. Ils ont retardé la création d’entreprises industrielles, rendu impossible le développement des ressources naturelles et volontairement négligé de sauvegarder les intérêts acquis. (...) Ils ont fermé les yeux sur la corruption des fonctionnaires, vendu les postes aux plus offrants et fait passer le jeu des influences avant le mérite. (...) Ils n’ont pas su mettre à profit les leçons douloureuses que les Puissances étrangères nous ont enseignées au cours des ans et ils se sont exposés et ont exposé notre peuple au mépris du monde. (...) » Manifeste de la République de Chine à toutes les nations amies, Nankin, 5 janvier 1912. Textes sur Civilisation extra-européenne : les philosophies et les religions en Chine , et La Chine au XXe siècle, la Chine communiste
     
    ARTICLE écrit par Madame Christiane Peyronnard, et Monsieur Patrice Delpin samedi 20 juin 2015
    sources / https://clio-texte.clionautes.org/La-Chine-des-Qing-au-XIXe-et-debut.html
     
     
     
     
    ARTICLE écrit par Madame Christiane Peyronnard, et Monsieur Patrice Delpin samedi 20 juin 2015
    sources / https://clio-texte.clionautes.org/La-Chine-des-Qing-au-XIXe-et-debut.html

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    Les courtisanes japonaises en Indochine
     
     
     
    Elle prête son corps, elle ne loue pas son coeur!
     
    Au cours du XIX e siècle, de nombreuses japonaises se sont expatriées dans les pays asiatiques de l'Est et du Sud Est pour y travailler comme prostituées.
     
    Cette "activité" prendra fin en 1920 lors que la prostitution a été déclarée hors la loi par le Japon.
     
    A cette date, les maisons de tolérance ont été fermées à l'étranger et la plupart des femmes sont rentrées au pays. 
     
    Concernant l'Indochine, si de nombreuses cartes postales de japonaises ont circulé, on ne trouve pas beaucoup de récits les concernant.
     
    Les "congais" de l'Indochine et les "poussaos" du Laos étaient suffisamment évocatrices pour remplir les romans coloniaux sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours à ces beautés venues de l'étranger..
     
     
    Ci dessous de larges extraits d'une description intéressante écrite par le Professeur Roux en 1905,
     
    "la Prostitution Japonaise au Tonkin" pour la Société d'Anthropologie de Paris, 16 mars 1905 (disponible sur le site Gallica). 
     
     
    On y apprend notamment que les prostituées japonaises (les "moussmés") ne fréquentent que des occidentaux et jamais les annamites.
     
     
    Elles sont très soignées et accordent beaucoup d'importances à l'ordre et l'hygiène....  et très EXPERIMENTEES !
     
     
     
     

    Origine

    "La Japonaise a depuis longtemps envahi les ports de l'Extréme-Orient: le Tonkin, depuis l'occupation française, a attiré l'attention des tenanciers et, actuellement, les maisons de prostitution s'élèvent jusqu'à la frontière de Chine, dans tous les centres où se trouve une agglomération européenne suffisante." 

     

    "On a dit et répété que les prostituées japonaises qui vont chercher, en dehors de leur pays d'origine, ie droit d'exercer leur industrie spéciale, visaient à se constituer une dot pour rentrer ensuite dans leur pays, y choisir un époux et se consacrer exclusivement, par la suite, aux devoirs du foyer, à l'éducation des enfants qu'elles peuvent concevoir. La vérité n'est pas conforme, en général, à cette opinion.

     

    La Japonaise du Tonkin est issue de famille pauvre, elle est devenue l'esclave d'un tenancier parce qu'elle s'est engagée pour une somme fixée par contrat et dont le montant doit venir en aide à ses malheureux parents.

     

     

    Elle contracte ainsi une dette qui va devenir l'origine de stratagèmes sans nombre de la part de son créancier pour qu'elle ne parvienne jamais a t'éteindre et il est probable qu'elle mourra à la peine, si un ami généreux ne vient un jour solder cet arriéré et lui rendre sa liberté. [...]

     

     

    Enfin les déceptions amoureuses, la crainte de la colère paternelle, les offres alléchantes des tenanciers racontant que la vie est plus facile et le mariage plus commode de l'autre coté des mers, sont autant de causes qui agissent sur l'esprit des jeunes filles pauvres pour permettre aux agents de prostitution de pratiquer à leur aise la traite des jaunes. Le paupérisme, ici comme ailleurs, est donc à la base de la prostitution : mais un caractère original doit être retenu qui dérive du système d'adoption des enfants et de la piété filiale envers les parents poussée jusqu'à l'engagement des jeunes filles comme caution d'une avance d'argent."

     

     

    Arrivée à Haiphong

    "Ces recrues féminines, accompagnées de l'agent qui les conduit, arrivent ainsi à Haiphong où elles sont reçues à la maison publique de la ville où se trouve l'agent général de la prostitution japonaise au Tonkin.

     

    Les nouvelles arrivées rencontrent, de la part de leurs camarades qui les ont précédées dans la région, un accueil enthousiaste et les conversations ont leur train sur le pays natal auquel on pense toujours.

     

    Mais le répartition commence il serait peu pratique de laisser improductif ce capital précieux et les sous-maitresses, qui dirigent ailleurs des maisons secondaires, viennent chercher leurs pensionnaires pour Hanoï, Yen-Bay, Lao-Kay et Mong-Tsé.

     

    Ce dernier poste fut en effet créé au milieu de l'année 1904."

     

     

    "Cette répartition n'est pas définitive si la mousmé du Haut-Tonkin est fatiguée par le climat, on la fera descendre dans une région plus saine, de même que tes femmes contaminées d'Haiphong et d'Hanoi essayeront parfois un voyage dans le haut Fleuve Rouge pour échapper à la surveillance médicale du lieu et constater si le médecin de leur nouvelle résidence aura la même sévérité que son collègue du Delta."

     

    Organisation de la maison

    "La prostitution japonaise, en Indo-Chine, est étroitement réglementée. Les femmes sont enfermées dans une maison bâtie en un quartier spécial et ordinairement dirigée par une ancienne courtisane qui jouit d'une grande autorité sur ses pensionnaires et qui intervient, dans tous tes cas, comme responsable, vis-à-vis de l'Administration. Elle s'est substituée au tenancier d'Haïphong qui lui a passé ses créances, sans aucun doute majorées. Les jeunes femmes qu'elle a recrutées lui obéissent très exactement, sans jamais murmurer et la traitent avec déférence.

     

    Elle-même, quoique sachant rire a propos, garde une tenue très décente et ne se commet jamais avec les clients.

     

    Elle dirige ta maison au point de vue domestique, exige que les chambres soient d'une propreté rigoureuse, surveille l'alimentation et s'ingénie à entourer ses étèves d'un cadre spécial leur donne l'illusion d'une maison de là bas.

     

    C'est ainsi que leur papier à lettres, leurs livres, les étoffes, tout vient du Japon et elles augmentent d'autant plus leurs dettes qu'elles se confectionnent davantage de kimonos voyants et de ceintures de soie."

     

     

    "Elles ne sortent guère que le jour de visite médicale, une fois par semaine ou plus souvent si le docteur le prescrit, revêtues de leurs plus belles toilettes, se dandinant sur leurs " gétas " de bois, elles se rendent ainsi en groupe jusqu'au dispensaire où toutes, même les plus jeunes, se laissent examiner sans récrimination, trouvant au contraire très naturel qu'en protégeant la société on les protège elles-mêmes contre des maladies dont elles connaissent fort bien les graves conséquences."

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    "La dette qui les lie à la tenancière est en moyenne de 180 piastres. Si un Européen veut en solder le prix, la prostituée est libre elle se louera alors à son nouveau maître pour 30 piastres par mois et deviendra une maîtresse de maison sur le zèle de laquelle on peut absolument compter.

     

    Ce n'est que de cette façon qu'elle peut arriver à faire des économies et revoir le pays natat car, dans la maison de prostitution, les tenanciers ne songent que rarement à exécuter l'article 30 de la loi japonaise de 1896 disant "

     

    En traitant avec les courtisanes, les tenanciers tâcheront de les ramener à une vie plus vertueuse et les empêcher de gagner

    de l'argent de pareille manière. "

     

     

     

     

    "L'âge de ces Japonaises est très variable, il va de 14 à 30 ans.

    Mais le plus grand nombre des recrues est aux environs de la dix-huitième année.

    La loi japonaise interdit la prostitution réglementée au-dessous de 16 ans."

     

    Beauté et qualités

     

    "Ces femmes sont en général petites et mal faites. Le buste est long, mais deux de ses éléments, la poitrine et le bassin, sont mal proportionnés […]

     

    Les cheveux sont longs, épais et ramenés en des torsades savantes qui représentent un grand travail.

     

    Aussi la Japonaise tient-elle à sa coiffure et dort, la nuit, le cou appuyé sur un oreiller en forme de fer à repasser, de façon à ne pas déranger cet édifice capillaire péniblement et laborieusement échafaudé. "

     

     

     

    "A propos du système génital, il convient de dire combien les Japonaises sont propres et soignées de toutes les prostituées que j'ai examinées, en différents pays, je n'en ai jamais rencontré qui arrivent à l'examen du médecin sous un aspect de propreté aussi partait."

     

    "L'intelligence est vive, éveillée, elles sont curieuses de rapprocher les mœurs de leurs pays des nôtres et questionnent volontiers sur nos habitudes et nos usages.

     

    Toutes celles que j'ai examinées savaient lire et écrire et leurs moments de loisir se passaient à coudre, à lire ou à écrire à leurs parents.

     

    Elles apprennent assez facilement le français ou l'annamite et sont douées de beaucoup de mémoire."

     

     

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    "Il est courant d'entendre nier la sensibilité chez la prostituée japonaise et il est convenu de dire que c'est une femme de marbremais cette réserve dans tes ébats amoureux, dont on lui fait un reproche, pourquoi l'enfreindrait-elle?

     

    Elle exerce un métier, par raison, par nécessité de quel droit exige-t-on du sentiment dans une occasion où il n'a que faire?

     

    La Japonaise sait qu'elle est ta prêtresse d'un sacrifice indispensable par lequel elle contribue, dans une certaine mesure, à l'assouvissement de cet instinct sexuel par lequel nous sommes nés, pour lequel nous vivons et au moyen duquel nous assurons, la pérennité de l'espèce."

     

     

     

    "Elle prête son corps, elle ne loue pas son coeur.

     

    Mais si un protecteur paye ses dettes et la libère de sa tenancière, il ne tarde pas à constater que cette poupée orientale ne craint pas de faire du sentiment et que, autant par affection que par reconnaissance, elle lui témoignera son contentement par des caresses et des étreintes passionnées.

     

    En cas de maladie, elle se transforme en une infirmière dévouée, qui est aux petits soins pour son malade et fait exécuter à la lettre les prescriptions du médecin."

     

    "Enfin, même dans la maison commune, ses sentiments affectifs trouvent à s'épancher dans de longues lettres quelle écrit très régulièrement à sa famille et dont elle attend la réponse avec impatience. La Japonaise rit facilement, mais se fâche très vite.

     

    Elle a son caractère, je veux dire qu'elle est têtue.

     

    Dans le genre des petites ménagères de chez nous, elle aime l'ordre, la propreté et tient à régir de très près tout ce qui ressortit à une femme, dans l'administration d'une maison. N'allez pas déranger une série de mouchoirs vous auriez à coup sur une scène.

     

    Faites des observations aimables sur le repassage défectueux de votre veste blanche vous auriez sans cela à subir, pendant quelque temps, l'ennui relatif d'un mutisme complet."

     

     

    "Il faut que cette femme, comme tant d'autres, fasse sentir sa volonté de temps en temps ! "

     

      "A défaut d'un client ou d'un protecteur, c'est aux serviteurs annamites qu'elle s'en prend, car elle a le plus profond mépris pour cette race, qu'elle considère comme une race de boys, et les Annamites ne sont pas reçus dans les maisons de prostitution où sont employées les Japonaises."

    Femmes de principes

    "Mais le coté le plus intéressant, à mon avis, de la prostituée japonaise, réside dans sa morale. Tout au moins dans les premières années de sa réclusion, la courtisane ne pense pas que son métier puisse être taxé d'infamie : ses jours de sortie, promenée dans son pousse-pousse, elle ne cherche pas à éveiller l'attention des passants, bien différente en cela des " maison Telliers " que l'on voit parfois, en province, se faire voiturer tapageusement dans des costumes criards. Et pourquoi serait-elle honteuse d'elle-même?

     

    Son métier la force à changer de maître très souvent, il l'expose à subir des maladies dont elle est la première à pâtir mais, en somme, elle n'est pas une dégénérée génitale.

     

     

    Les rapports qu'elle autorise sont conformes à la loi naturelle et les érotomanes n'ont rien à faire à ses cotés.

     

    Combien de nos pauvres filles de la ville, prostituées, pourraient se montrer sous cet aspect, alors que la plupart d'entre elles se prêtent à toutes les exigences de personnes déséquilibrées et oublient si facilement l'usage physiologique de certains de leurs organes?"

     

     

    "Ce fonctionnement génital normal, quoique hyperactif, lié à un état psychique héréditaire, explique, à mon sens, que la prostituée japonaise conserve des quatités morales que nous ne trouvons sans doute pas au même degré parmi les autres races. L'honnêteté, par exemple, est fort en honneur chez elle, sous ses diverses formes.

     

    Le prix convenu, dans une maison, n'est jamais majoré.

     

    Si le médecin a reconnu une femme malade et lui ordonne de garder ta chambre. il est absolument certain que la femme malade n'aura aucun rapport, malgré les offres tes plus tentantes, avant que te docteur ait levé l'interdit qui pèse sur elle et j'insiste sur cette observation, qui est a coup sûr peu banale, et que j'ai eu l'occasion de faire plusieurs fois."

     

     

    "Mais le patriotisme de ces jeunes femmes est aussi un trait bien original de leur vie psychique nous irions, dans une maison de prostitution française, calomnier et insulter un de nos hommes d'Etat les plus en vue, que les pensionnaires s'en soucieraient probablement fort peu et mettraient ces paroles acerbes sur le compte d'une douce folie sans intérêt pour elles.

     

     

    N'allez pas proférer des injures, dans une maison japonaise du Tonkin, à l'adresse du Mikado et mettre en doute sa supériorité intellectuelle :

     

    vous seriez très mal reçu et Mme Chrysanthème aurait tôt fait de vous mettre à ta porte si vous ne reveniez bientôt à des sentiments plus japonophile et à l'observance plus stricte des convenances et des égards que vous lui devez."

     

    [...]" Dans le Haut.Tonkin, elles paient un large tribut à l'endémie palustre : dans les premiers mois l'anémie est rapide les muqueuses se décolorent, le teint se fane et elles essayent vainement de le relever en mettant du rose sur leurs pommettes ou en se carminant les lèvres. Les cheveux tombent aussi et c'est là un de leurs déboires tes plus douloureux, car la coiffure joue un grand rôle dans la vie de ces courtisanes.

     

    Enfin quelques-unes meurent là-haut de cachexie palustre ou d'accès pernicieux mais d'autres viennent les remplacer et ces remplaçantes continueront de monter vers ces pays lointains tant que le Japon sera trop petit pour ses habitants et que le peuple y sera voué a la misère."

     

     

     

     

     

     

  •  

     

     

    Ce jeune homme si triste c'était Thanh-Tai, l'empereur !..

     

    Il y a 20 ans, la cours d'Annam était encore solennellement close aux regards des profanes.

     

    Quand l' Ambassade française arriva, en 1875, c'est à peine si elle put contempler, pendant 5 minutes, le glorieux Thu-Duc, immobile en son trône, sa tiare endiamantée, sa robe de satin, lamée d'ors et de pierreries, brochée de dragons bleus, ses quatre eunuques qui l'éventaient, ses femmes qui brûlaient des parfums de myrrhe sous son nez, ses premiers officiers... [...]

     

     

    Mais aujourd'hui, ce pauvre jeune Thanh-Taî a été si mal élevé, en de si déplorables formules européennes, qu'il en a oublié un peu son trône, sa tiare, ses portes sabres et ses hérauts.

    Il n'a guère conservé que ses eunuques.

     

    Il fait de la bicyclette, de la photographie ; il vient au - devant de ses visiteurs et les reconduit, jusqu'à la porte, comme un ministre républicain.

     

     

    Thanh-Taî n'a t-il point ses femmes si, par hasard, ce mal européen menaçait de l'atteindre ?

    Elles sont là pour obéir à tout ce que peut imaginer son impériale cervelle.

     

    A-t-il envie de leur couper le cou ? Elles tendent le cou (mais cela arrive rarement).

     

    Sa distraction préférée, entre le bicyclette et la photographie, consiste à les faire battre les unes contre les autres, en costume de soldats d'infanterie de marine.

     

    Celles qui sont vaincues, ils les emprisonnent et souvent, m'a t-on dit, les oublie au fond des cachots de la citadelle...

     

    [NDLR : l'empereur sera destitué en 1907 pour ces raisons]

     

    Comme cette légende est FAUSSE !!

     

     

     

     

     


  •  
     
     
     
    La Seconde Guerre sino-japonaise est un conflit entre l'Empire du Japon et
    la République de Chine, en proie à des troubles politiques entre le
    Parti communiste chinois (de Mao Zedong)
    et le Parti nationaliste Kuomintang (de Tchang Kaï-Chek) alors au pouvoir.
     
     
     
     
     
     
    Cette guerre démontre donc la volonté d'expansionnisme du Japon en Asie de l'Est.*

     
     
     
    Les historiens ne sont pas unanimes sur le jour de début de la guerre,
    certains la font commencer le 7 juin 1937 à cause de 'l'incident du
    pont Marco Polo', où les forces japonaises accusèrent les chinois d'avoir enlevé un de leurs soldats et demandèrent le droit de fouiller les maisons, ce qui fût refusé par les Chinois.
     
    Les Japonais utilisèrent donc ce prétexte pour faire venir des renforts.
     
     

    La plupart des historiens pensent que la guerre commence le 18 septembre 1931 lors de l'incident de Mukden où l'armée du Guandong envahit le nord-est de la Chine (région de la Mandchourie) et créa l'Etat du Mandchoukouo en février 1932, en réalité contrôlé par l'Empire du Japon.

    Voici la carte du territoire japonais et du Mandchoukouo en 1932:

     
     
     


    Cependant en décembre 1936, les deux partis politiques chinois décidèrent de s'unir contre l'envahisseur nippon. D'ailleurs, les chinois surnommaient cette guerre "Guerre anti-japonaise" ou encore "Guerre de résistance" alors que les Japonais évitèrent soigneusement d’utiliser le mot «guerre» pour se soustraire aux sanctions de la Société Des Nations et des puissances occidentales.
     
     
     
    Ils appelèrent ce conflit "Incident de la Chine septentrionale".
     
     
    La guerre fut officiellement déclarée à la Chine après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.
     
     
     
     
     
     


    Les villes de Pékin et de Tianjin furent pris dès août 1937. Mais les troupes communistes, déjà mal équipées, et les troupes nationalistes coalisées sont défaits à la bataille de Taiyuan puis à la bataille de Xinkou.
     
     
     
     
    En septembre 1937, les communistes réussissent malgré tout à remporter la bataille de Pingxingguan, mais cela n'empêche pas les Japonais de prendre le contrôle du nord du pays, où les communistes poursuivent malgré tout une campagne de guérilla.
     
     
     
     
     
     
     




    En novembre, les japonais occupent Shangaï après de nombreux bombardements ayant entraîné de nombreuses pertes civiles. Ensuite, l'Armée impériale japonaise envahit Nankin et la région du Shanxi.
     
     
    En 1940, les combats n’étaient plus que de la guérilla.

    Et une carte des conquêtes japonaises en Chine en 1940:
     




    Les Japonais n’avaient ni l’intention ni la capacité d’administrer la partie de la Chine qu’ils occupaient. Le but des dirigeants nippons était de mettre en place des Etats 'fantoches' (des Etats indépendants mais en réalité contrôlé par l'Empire du Soleil Levant, comme le Mandchoukouo par exemple) favorables aux intérêts japonais. Cependant, la brutalité de ces derniers les rendit très impopulaires et enlevait toute crédibilité aux administrations pro-japonaises qui était vu comme des instruments de propagande.

    La plupart des analystes militaires pensaient que les Chinois ne pourraient pas continuer le combat étant donné qu'une grande partie des usines de matériels militaires était située dans les zones sous contrôle japonais. Les puissances étrangères hésitaient à fournir un soutien car elles estimaient que les Chinois allaient perdre la guerre. Cependant, l'Union soviétique aida les chinois afin d'empêcher les Japonais d'attaquer la Sibérie, et l'Allemagne nazie aida les nationalistes chinois durant la guerre civile jusqu'en 1939.

    Malgré de nouvelles offensives japonaises, la résistance chinoise continuait. En août 1940, les troupes communistes surprirent les Japonais par une offensive de grande ampleur dans le nord de la Chine, ce qui aboutit à des combats jusqu'à la fin de l'année.
     
    En 1945, l'armée chinoise parvint à reprendre l'initiative et lança une offensive dans le Guangxi (sud).
     
    L'Union soviétique déclara la guerre au Japon conformément aux accords de Yalta et pût reconquérir la Mongolie-intérieure et la Mandchourie. Même les troupes chinoises remportèrent la victoire dans le Guangxi et enfoncèrent les lignes japonaises dans les autres provinces.
     




    Le conflit se termina par la victoire chinoise à la capitulation du Japon devant les Alliés le 15 août 1945, et par la reprise de la guerre civile entre communistes et nationalistes.
     
     
    L'île de Taïwan, la Mandchourie et les îles Pescadores furent rendus à la Chine.
     


    Durant la guerre, les chefs militaires japonais se rendirent coupables de nombreux crimes de guerre notamment le massacre de Nankin, où des soldats japonais tuèrent de nombreux civils et soldats désarmés.
     
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    Les chiffres officiels chinois font état de 300'000 victimes, alors que les japonais dénombrent de 40'000 à 200'000 victimes.
    Cela s'explique par le fait que l’empereur japonais autorisa la suspension des conventions internationales sur la protection des prisonniers de guerre pour faciliter l'avancée des troupes.**


    *Pour plus d'informations, voir mon précédent sujet sur l'expansionnisme du Japon Shōwa
    **Et aussi par d'autres raisons idéologiques et ethniques expliquées dans le sujet surl'expansionnisme du Japon.


    Sources:
    http://www.japoninfos.com/la-seconde-guerre-sino-japonaise.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-japonaise_(1937-1945)
     
     
    « Deux cœurs entrelacés surmontés d’une couronne et d’une croix. »
     
     
    SOURCES LIEN - 
    https://strategietotale.com/forum/87-avant-l-eclatement/88325-la-seconde-guerre-sino-japonaise-1937-1945

     

     

     

     


  •  Afficher l'image d'origine

     

    La mission Lagrené

     

    En 1844, Louis-Philippe envoie en Chine un diplomate expérimenté, Lagrené, pour négocier un traité de commerce, sur le modèle de celui que les Anglais ont signé à Nankin en 1842 pour mettre fin à la première guerre de l'Opium.

     

    La mission conduite par Lagrené comprend des diplomates, parmi lesquelsCharles de Montigny, futur consul de France à Shanghai, un interprète, un médecin, plusieurs délégués du ministère du Commerce et des Finances et des Chambres de commerce et un inspecteur général des Douanes, Jules Itier qui est aussi photographe.

     

     

    C'est à bord du vapeur L'Archimède stationné sur la rivière de Canton (près de Huangpu) , que les plénipotentiaires français et chinois fixent les termes du premier accord franco-chinois politique et commercial.

     

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    Les Français sont autorisés à s'installer dans cinq ports, Canton, Shanghai, Amoy, Fuzhou et Ningbo, sous la protection de leurs consuls.

     

    Ils peuvent y commercer librement, sans intermédiaire.

     

     

    Ce n'est pas un hasard si la ville est choisie parmi les cinq ports dont les occidentaux ont revendiqué, à l'issue de la guerre de l'opium, l'ouverture.

     

     

     

    Elle bénéficie d'un site très privilégié : située sur la rive gauche du Huangpu, affluent du Yangzi, elle reste proche du grand fleuve qui permettrait la diffusion au plus profond du continent les produits manufacturés occidentaux ;

     

    de multiples cours d'eau et canaux lui ménagent également une liaison facile vers le nord, vers Suzhou, capitale de la soie, plus loin, vers Pékin, par le grand canal, et son approvisionnement est assuré par une plaine fertile.

     

     

    Au début du XIXe siècle, elle est devenue un centre de

    commerce du coton de 300.000 habitants, qui s'étend déjà au delà

    de ses murailles, vers l'est et le sud.

     

     

    Photo ancienne shanghai

    carte ancienne shanghai

    Charles de Montigny et les débuts de la concession

     

     

    Le 20 janvier 1848, Charles de Montigny, récemment nommé agent consulaire, débarque à Shanghai.

     

    Quelques dizaines de commerçants anglais l'y ont précédé.

     

    La concession britannique a vu le jour en 1845, avec la signature des Land Regulations qui réglementent l'acquisition des terrains et immeubles : moyennant dédommagement versé aux propriétaires chinois, les étrangers pourront conclure des baux perpétuels.

     

     

     

     

     

    La Chine conservera un droit de propriété éminent, reconnu par le versement d'une taxe annuelle.

     

     

    A son arrivée, Charles de Montigny ne trouve guère de commerces à soutenir mais des missions catholiques dont il doit assurer la protection.

     

    La communauté française compte à peine une trentaine de personnes, parmi lesquels des jésuites, installés à Shanghai dès 1842.

     

     

    Esprit libre et audacieux, Montigny va prendre des initiatives pour fixer les conditions pratiques de résidence des Français. !!

     


     
     

     

     

     

    C'est à la demande de Dominique Rémi, horloger et commerçant en vins venu de Canton pour développer ses activités à Shanghai, que le consul négocie avec le magistrat chinois, le daotai, une concession officielle de terrain.

     

     

    Le 6 avril 1849, il obtient du daotai Lin Kouei une proclamation qui  fixe l'emplacement du territoire de résidence des Français.

     

     

    La concession est située au nord de la ville chinoise.

     

    Elle est limitée, à l'est par le Huangpu, au nord, par la concession britannique dont elle est séparée par un canal, le Yangjingbang.

     

     

     

    Ses dimensions (66 hectares) sont nettement plus modestes que celles de sa consœur anglaise (199 hectares).

     

     

    Pour les Français, cette proclamation, affichée sur les murs de la ville, sanctionne la reconnaissance officielle de leur droit de résidence et garantit leur sécurité. Pour l'autorité locale chinoise, l'attribution d'une concession est certainement conçue comme un moindre mal, le moyen d'isoler les " barbares " pour mieux les contrôler et éviter des frictions avec la population, génératrices de troubles de l'ordre public.

     

     

     

    Concession Française à Shanghai 1851 - 1853

     

     

     

    Le statut et l'organisation générale des concessions se modifie sous la contrainte des évènements.

     

     

    Le soulèvement des Taipings (1851-1864) plonge le pays dans la guerre civile. Fuyant les violences et les pillages, plus de 20.000 réfugiés des campagnes environnantes s'installent dans les zones initialement réservées aux étrangers.

     

     

     

    Leur présence rend nécessaire l'organisation de services administratifs appropriés et l'extension des limites de la concession.

     

     

    En 1854, alors que la bureaucratie locale chinoise a cessé de fonctionner, les consuls britannique, américain et français élaborent en commun des règlements municipaux qui donnent aux communautés étrangères représentées par l'assemblée des propriétaires fonciers le droit de s'auto-administrer.

     

     

     

    Elu par cette assemblée, le Shanghai Municipal Council fixe le montant des taxes imposées aux résidents, y compris chinois, pour financer les travaux d'urbanisme et entretenir une force de police indispensable au maintien de l'ordre.

     

    En 1861, le gouvernement français refuse de ratifier les nouveaux règlements municipaux et fait échouer le projet de concession unique :

     

    la concession française disposera d'un conseil municipal indépendant, placé sous l'autorité directe du consul, et donc du Quai d'Orsay.

     

    " La concession internationale (issue de la fusion, en 1863, des concessions américaine et anglaise) et la concession française se distinguent par leur philosophie politique et leurs pratiques gestionnaires, que la première emprunte au libéralisme britannique et la seconde à la tradition jacobine "

    (M.C. Bergère).

     

    Le gouvernement impérial perd donc de facto la possibilité de prélever des impôts sur les résidents chinois.

     

    Par ailleurs, l'institution en 1864 d'une cour mixte, où siège un représentant consulaire à côté d'un juge impérial, enlève au pouvoir impérial une part de ses pouvoirs juridictionnels.

     

    In fine, les concessions, où les Chinois sont désormais plus nombreux que les Occidentaux, sont devenues de véritables enclaves, qui échappent à un pouvoir impérial affaibli.

     

     

     

    Les relations entre le consul et le conseil municipal ne vont pas sans heurts.

     

    Le conseil s'élève contre la nomination des conseillers par le consul et réclame la haute main sur la police.

     

     

    Cette rivalité conduit à une crise ouverte et à la promulgation en 1866 d'un règlement qui, approuvé par le ministère des Affaires étrangères et périodiquement révisé,

    sert de charte à la concession française.

     

     

    Le conseil municipal est élu au suffrage censitaire, parmi les résidents français et occidentaux de la concession.

     

    Il est responsable devant le seul consul qui, en cas de conflit,

    a le droit de le dissoudre.

     

     

    SOURCES lien - 

    http://chine.in/guide/consulat-municipalite-francaise_1621.html

     

     

    Les notables chinois et la concession française

    L'absence de représentation chinoise est inscrite dans le règlement d'organisation municipale de 1866 : les Français et étrangers, sont en vertu de la lettre des traités, les seuls à résider dans la concession et donc les seuls électeurs. Or, très vite, les notables chinois, séduits par la tranquillité du lieu, souhaitent y habiter et y acquérir des terrains. Ne pouvant en droit accéder à la propriété du fonds (il doivent alors recourir à des prête-noms occidentaux), ils n'en sont pas moins assujettis au paiement des taxes et impôts. Leur absence du conseil municipal peut d'autant moins se justifier et une revendication se fait jour : Pas de taxation sans représentation.

    En 1914, les autorités françaises, qui viennent d'obtenir une extension de la concession, admettent, en contrepartie, le principe de la nomination de deux conseillers chinois. Mais ceux-ci ne siègent pas au conseil municipal et ne sont que très rarement appelés à donner leur avis. Après mai 1925, la question se pose avec plus d'acuité sous la pression des évènements politiques, et après l'annonce de l'octroi prochain d'une représentation chinoise au sein du conseil du settlement international.

     

    Le consul général Meyrier défend l'idée d'une association plus étroite des Chinois à la gestion des affaires municipales, avec l'arrière-pensée de les amener ainsi à désirer d'eux-même le maintien de l'administration française mais aussi de contrebalancer avec l'appui chinois l'influence grandissante au Conseil des autres occidentaux.

     

    Il laisse à son successeur, P.E. Naggiar, le soin de faire des deux conseillers en titre, Lu Baihong et Lu Songhou, des membres du Conseil municipal à part entière (avril 1926). Tout naturellement, c'est parmi les vieilles familles catholiques francophones, médiateurs traditionnels de la société chinoise et vecteurs de la culture française, que sont choisis les conseillers.

     

    Le premier d'entre eux, Lu Baihong, convoqué dès 1919, est présent au conseil jusqu'en 1937.

    Catholique fervent, très actif par ses oeuvres philanthropiques (il a contribué à la création, avec Nicolas Tsu (Zhu Zhiyao)de la branche shanghaienne d'une Union pour l'action catholique chinoise en 1912), c'est aussi un homme d'affaires prospère dans le transport maritime notamment. Parmi les autres conseillers, on trouve aussi un diplomate (Wu Zonglian, ancien ministre de Chine en Italie, entré au Conseil en 1927), un ancien membre de l'administration locale (Lu Songhou, ancien président de la municipalité de Nantao), un pédagogue (Zhu Yanzhi, co-directeur de l'Institut technique franco-chinois), un banquier (Wei Tingrong), directeur du Crédit franco-chinois et gendre du président de la chambre de commerce chinoise) .

    La question de l'ordre public - l'opium

     

     


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    Auguste François

     

     

    Les lettres de Monsieur le Consul ont toujours le teint frais et le verbe haut

     

    Voici un personnage hors du commun.

     

    Auguste François, né à Lunéville en 1857, est devenu consul un peu par hasard après avoir été résident de France au Tonkin.

     

    Son expérience la plus significative, il l’a vécue en Chine

    sous la dynastie Qing, dans les xian de Guangxi et du Yunnan. Il en rapportera un matériel volumineux, entre photographies et écrits, il tournera même quelques petits films qu’on considère comme étant les premiers témoignages filmés en Chine.

     


    Il existe une association (AAF) chez qui on peut trouver quelques renseignements mais la quasi-totalité de ses photos et de ses carnets sont aujourd’hui conservés au Musée Guimet ou au Musée du Quai Branly, donc inaccessibles au profane.

     

    Ce qui m’a tout de suite interpellé chez cet homme, c’est ces yeux clairs, perçants, ce regard, à la fois froid et espiègle, un tantinet frondeur, et une désinvolture raffinée, fusil à peine retenu dans un main, l’autre dans la poche.

     

    Et il sourit alors qu’il vient de sauver ses camarades du massacre. A cette apparence, on ne peut se dire que l’homme est un drôle, qu’il va nous entraîner sur les pentes scabreuses du calembour et du bon mot. Les lettres qu’il écrit à son ami Jean-Baptiste Beau en sont un bel exemple.

     

     

    Lettre d’Auguste François à Jean-Baptiste Beau, Wou-Tchéou-Fou, 2 janvier 1899

     

    Mon cher ami,

     


    En consultant mon calendrier ce matin, j’ai appris que nous étions au 9e jour de la 12e lune; j’ai vu ensuite que le jour était propice pour se raser la tête et coudre des habits, mais déplorable pour se couper les ongles des mains et des pieds, qu’on pouvait sans crainte construire sa maison et même y disposer la poutre maîtresse de sa toiture, mais qu’il ne fallait pas ce jour-là remonter sa pendule, ni consulter les esprits, ni manger du chien. Par contre, c’est un jour fameux pour prendre un bain et pour écrire à ses amis. Ainsi instruit de ce que je peux entreprendre dans cette 9ejournée de la 12e lune, je me suis dit : « Tu vas prendre un tube sérieux et puis tu écriras à cet animal de Beau, sans crainte de l’indisposer ou de l’ennuyer. »

     

    Si j’avais toujours consulté mon calendrier, j’aurais choisi les jours propices et j’aurais connu les moments opportuns pour dire que Gérard est une canaille, car bien évidemment c’est indiqué dans mon almanach.

     

    Or voyez comme cela se trouve, que ce 9e jour de la 12e lune coïncidait avec le 1erjanvier et en même temps, en suivant ma route sur ma carte, j’arrivais au dernier trait de carmin, c’est-à-dire le premier que je traçais l’an dernier en quittant Wou-Tchéou-Fou ; et en effet, le sifflement des vapeurs me confirmait que j’étais rendu dans ce port ouvert où je voudrais voir élever une statue à Gérard. La matière pour la couler ne manque pas ici et il aurait là une statue odorante et bien appropriée.


    Donc, mon cher ami, puisque nous renouvelons l’année, 

    « Kong-Chi, Kong-Chi ». C’est du chinois.

     

    N’allez pas vous méprendre sur le sens de ces deux vocables.

     

    Ce n’est pas une injonction que je vous adresse, mais des compliments et des souhaits que je  forme pour votre santé.

    Il en est donc qui s’appliquent au bon fonctionnement de vos intestins mais enfin, vous me connaissez trop pour penser que je les formulerai d’une manière aussi crue.

     

     

    in Aventuriers du monde,
    éditions L’iconoclaste, 2013

     

     

    sources /

    http://theswedishparrot.com/les-lettres-de-monsieur-le-consul-ont-toujours-le-teint-frais-et-le-verbe-haut-1/

     

     

     

     


  •  

    Zhou Enlai, également orthographié Tcheou Ngen-lai ou Chou En-Lai ; 5 mars 1898 à Huaian - 8 janvier 1976) était un homme politique chinois.

     

    Zhou Enlai
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    Il

      

     

      

    défendait le marxisme et participa à la création du Parti communiste chinois.

      

    À partir de 1924, il fut l'un des dirigeants de l'académie de Huangpu dirigée par Tchang Kaï-chek et créée par Sun Yat-sen. Fondateur de la branche européenne du Parti communiste chinois (PCC) en 1927.

      

    Chef du parti communiste de la République soviétique chinoise en 1931.

      

    Ministre des Affaires étrangères de 1949 à 1958.

      

    Premier représentant de la Chine à l'étranger.

      

    Premier ministre, il participa à la Conférence de Bandung en avril 1955. L'annonce de sa mort provoqua des manifestations qui furent réprimées. En contraste avec Mao Zedong, Zhou Enlai connaissait plusieurs langues, était familier avec plusieurs cultures et pratiquait plusieurs modes de pensée.

      

    Né à Huaian, dans la province du Jiangsu, il était l'aîné d'une famille aisée originaire de Tianjin. Il fit ses études au lycée de Nankai, puis au Japon, à l'université Meiji, entre 1915 et 1918.

      

    À son retour de Nankai, il fut détenu durant une courte période à cause de ses idées radicales. Après sa libération en 1920, il partit étudier en France dans le cadre du mouvement Travail-Études, puis au Royaume-Uni et en Allemagne.

      

    Il rejoint le Parti Communiste Chinois en 1921, puis retourna en Chine en 1924 pour travailler avec Sun Yat-sen.

     

    Le 8 août 1925, il se maria avec Deng Yingchao, une étudiante activiste, à Tianjin. Elle devint par la suite un membre important du PCC.

      

    Le couple n'eut pas d'enfants, mais adopta plusieurs orphelins de « martyrs révolutionnaires », dont le plus connu fut Li Peng.

      

    Zhou obtint une reconnaissance nationale la première fois à l'occasion du Mouvement du 4 mai en 1919, prenant la tête d'une attaque contre un bureau du gouvernement pendant une manifestation contre le Traité de Versailles.

      

    En 1920 il déménagea en France, à Montargis où il était actif auprès des étudiants chinois et des activistes français. Zhou Enlai partageait le même logement, au no 17 de la rue Godefroy à côté de la Place d'Italie à Paris, avec Deng Xiaoping (le plus jeune et le plus petit d'environ 1,60m) et Jean Ho (le plus grand d'environ 1,90m et du même âge que Zhou).

      

    Il fit à Paris la connaissance d'Hô Chi Minh qui s'appelait à l'époque Nguyên Ai Quôc.

    Après son retour en Chine, il présida le département politique de l'Académie de Huangpu à Guangzhou, lors de sa fondation en 1926 :

    les envoyés soviétiques voyaient dans cette nomination un contrepoint efficace au nationalisme de Tchang Kaï-chek marqué à droite.

     

    Dans le cadre de l'Expédition du Nord, il fut actif en tant qu'agitateur auprès des ouvriers. En 1927, il organisa, sur les ordres du Komintern, une grève générale à Shanghaï, aboutissant à la prise de contrôle de la ville avant même que l'Armée nationale révolutionnaire n'arrive sur les lieux.

      

    Cette grève fut durement réprimée sur ordre de la faction de Tchang Kaï-chek lors de l'épisode dit du massacre de Shanghai. Zhou Enlai réussit à échapper à la « terreur blanche » du Kuomintang. André Malraux se serait librement inspiré de Zhou Enlai pour concevoir le personnage de « Kyo » dans son roman « La condition humaine »., qui se déroule durant le massacre de Shanghai.

      

    De Shanghaï, il rejoignit en décembre 1931 la nouvelle République soviétique chinoise nouvellement créée, sur la base révolutionnaire du Jiangxi

    Mao Zedong commençait à organiser une guérilla paysanne, moins orthodoxe car non urbaine.

      

    Il prit les fonctions de chef du parti et devint à cette occasion un des membres prééminents du PCC.

      

    Cette transition vers les campagnes fut complétée lors de la Longue marche, quand il afficha son soutien total à Mao dans la lutte de pouvoir avec les 28 bolcheviks.

     

    Durant les années suivantes, Zhou fut actif dans l'union du front anti-japonais. Il joua ainsi un rôle majeur dans l'incident de Xi'an, aidant à la libération de Tchang Kaï-chek, et négociant le second front uni PCC-Kuomintang.

      

    « Les Chinois ne doivent pas combattre les Chinois mais un ennemi unique : l'envahisseur. »

      

    Zhou passa la guerre sino-japonaise comme ambassadeur du PCC auprès du gouvernement de Tchang Kaï-chek, basé à Chongqing, et prit part aux négociations avortées faisant suite à la Seconde Guerre mondiale.

      

    En 1949, avec la fondation de la République populaire de Chine, Zhou devint premier ministre et ministre des affaires étrangères.

      

    En juin 1953, il fit les « Cinq déclarations pour la paix ». À la Conférence de Genève en 1954, Zhou Enlai et le Français Pierre Mendès France (président du Conseil) ont été les artisans des Accords de Genève pour mettre fin à la Première Guerre d'Indochine.

      

    Il mena la délégation chinoise à Genève pour la conférence de Bandung en 1955, à l'occasion de laquelle il survécut à la tentative d'assassinat de la part d'un agent taïwanais.

      

    Ce dernier avait posé une bombe dans l'avion que devait prendre Zhou (celui-ci changea de vol), qui tua seize passagers.

     

    En 1958, Chen Yi devint ministre des Affaires étrangères mais Zhou demeura Premier ministre.

      

    Zhou se concentra sur l'économie avec son poste de premier ministre. Il voulait augmenter en premier lieu la production agricole, pour une répartition équitable sur l'ensemble du pays. C'est lui qui initia les premières réformes environnementales en Chine.

      

    En 1958, Mao Zedong entama le Grand Bond en avant, destiné à augmenter le niveau de production industriel chinois à des hauteurs s'avérant irréalistes. Administrateur populaire et pragmatique, Zhou maintint sa position durant cette période. La Révolution culturelle fut en revanche un grand revers pour Zhou.

      

    À la fin de celle-ci en 1975, il promut la réalisation des « Quatre modernisations » pour colmater la brèche et les pertes occasionnées par la révolution culturelle.

     

    Diplomate reconnu, Zhou fut largement responsable du rétablissement des contacts diplomatiques avec les pays du bloc capitaliste au début des années 1970, et du Communiqué de Shanghai.

      

    Il a par exemple fait ouvrir l'ambassade chinoise en Grande-Bretagne en la confiant à Huan Xuang. S'apercevant qu'il avait un cancer, il délégua beaucoup de ses responsabilités à Deng Xiaoping. Zhou est considéré par beaucoup comme ayant eu une influence modératrice sur les excès du régime maoïste.

      

    On reconnaît officiellement qu'il usa de son pouvoir pour protéger certains des plus anciens sites historiques chinois (telle la Cité interdite et le Temple des Lamas à Pékin) contre les dévastations de la Révolution culturelle.

      

    C'était toutefois un fervent communiste. Zhou fut hospitalisé en 1974 pour son cancer, mais continua son travail de dirigeant à partir de l'hôpital, avec Deng Xiaoping comme premier délégué, qui prenait de facto la plupart des responsabilités. Il mourut le 8 janvier 1976, huit mois avant Mao.

      

    La mort de Zhou suscita des messages de condoléances de beaucoup des pays non-alignés, qui y voyaient une grande perte.

      

    Le pavillon de l'ONU à New York a également été abaissé à mi-mât en commémoration du premier ministre Zhou. Ce fut également un grand deuil national, car la majorité des Chinois pleurèrent à sa mort.

      

    La Place Tian'anmen fut couverte de Pékinois qui vinrent pour assister à son enterrement le 4 avril 1976.

     

    En Chine, la Bande des quatre avait vu dans la mort de Zhou une excellente opportunité pour leurs manœuvres politiques - le dernier obstacle étant levé. Après les funérailles de Zhou, Deng Xiaoping fut écarté du pouvoir.

      

    Étant donnée la popularité de Zhou, de nombreuses manifestations populaires éclatèrent spontanément, et furent considérées dangereuses par la Bande des quatre.

      

    Pendant la fête des Morts (Qingming) le 5 avril 1976, les commémorations en faveur de Zhou donnèrent lieu à des affrontements, en particulier autour du monument aux héros du peuple an centre de la place Tian'an men.

      

    la Bande des quatre craignait que l'émotion suscitée par la mort de Zhou ne serve de catalyseur à l'hostilité de la population à leur égard.

      

    La mémoire de Zhou Enlai est révérée par le peuple chinois. Son portrait en révolutionnaire est couramment reproduit sur les objets-souvenirs. Il n'a pas le statut de quasi-divinité de Mao Zedong dont le portrait porte-bonheur orne des amulettes. L'université de Nankai à Tianjin s'est mise sous son patronage.

      

    Zhou Enlai avait fréquenté le lycée de Nankai avant qu'il donne naissance à l'université en 1919.

      

    La ville de Tianjin a construit un mémorial de Zhou Enlai et de son épouse Deng Yingchao, dont le plan s'inspire des tombeaux impériaux de la dynastie Ming.

      

    On peut y voir son avion personnel de Premier Ministre et de nombreux souvenirs historiques ou émouvants, dont des vêtements portés par eux.

     

    SOURCES

    http://la-loupe.over-blog.net/article-zhou-enlai-53760743.html

     

     

     

     

     


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     DI LI FENG

     

     

     





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