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    l'âge d'Or Chinois

    CIVILISATION CHINOISE

     

    Les tendances esthétiques chinoises ordonnent les créations artistiques selon une hiérarchie profondément différente de celle de l'Occident : elles tiennent compte de leur lien plus ou moins direct avec l'esprit.

    L'écriture – et donc la calligraphie, véhicule par excellence de la pensée – prend ainsi la première place qu'elle partagera avec la peinture. Architecture et sculpture sont en revanche considérées comme œuvres d'artisans, de professionnels, au même titre que la céramique, le bronze, le laque ou l'orfèvrerie. Cette distinction entre des arts gratuits, animés par la seule quête spirituelle, apanage des « lettrés », et des arts de commande liés à la religion, aux exigences du monde officiel ou de la vie quotidienne, demeure essentielle.

    Cette primauté de l'esprit n'exclut cependant pas l'amour des matières précieuses en ce pays qui révéla au monde la soie, le laque, la porcelaine, et qui porta à sa plus haute perfection la technique du bronze. Le connaisseur chinois, sensible au rythme de la ligne, le fut aussi au raffinement visuel et tactile qui seul peut donner à la jouissance esthétique sa véritable dimension.

    Si l'on excepte certaines manifestations religieuses de l'art chinois (les bronzes archaïques, l'art funéraire et la sculpture bouddhique), il semble que la création artistique soit ici marquée par la recherche de la pérennité à travers l'éphémère et le fluctuant.

     Les matériaux d'abord en témoignent, périssables par essence : papier, bois, laque, soie, porcelaine. Les thèmes en sont aussi l'illustration, goût du transitoire, importance accordée à la fluidité d'une sensation, à la fragilité d'un moment, thèmes à travers lesquels la poésie comme la peinture à l'encre atteignent l'intemporel.

    Sur le plan stylistique, enfin, l'animation constante de la ligne, la prédominance du mouvement, de l'aigu, de l'oblique, de l'onde apparaissent comme le dénominateur commun de créations très différentes.

    La première impression que laisse l'art chinois à celui qui tente d'en approfondir l'approche est peut-être celle d'une immense diversité temporelle et spatiale. Marqué, dès l'abord, par une continuité de trois millénaires, cet art s'est épanoui sur un continent dont les variations régionales se révèlent très marquées.

     La continuité temporelle n'a d'ailleurs jamais impliqué, en Chine, l'uniformité ; chaque siècle apporta ses innovations, ses dominantes, son potentiel d'évolution. Il ne faut pas oublier enfin que notre connaissance de cet art, liée aux découvertes archéologiques et aux recherches historiques, est encore dans l'adolescence, et que chaque jour apparaissent de nouvelles données éclairant des manifestations artistiques jusqu'alors ignorées.

    Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS

     

    l'âge d'Or Chinois

     

    1. Évolution générale

    La critique picturale apparaît en Chine au ive ou au ve siècle de notre ère, mais les œuvres transmises de génération en génération, ainsi que les monuments, ne sont que rarement antérieures au xe siècle. Aussi, l'art qui s'est constitué avant la chute des Tang doit-il beaucoup de son histoire aux innombrables découvertes faites dans le sol chinois à partir des années vingt. Étant assujettie à l'archéologie, la connaissance que nous avons de cet art

      

    L'une des délicates sculptures Tang des collections du musée qui en compte plusieurs ( Tambour à cheval, dynastie Tang, Chine, terre cuite orange avec polychromie, 35 x 30 cm, acquisition du musée ).
     

    s'appuie sur des œuvres dont la beauté n'était, pour leurs contemporains, qu'un critère secondaire en regard de leur destination, de leur fonction rituelle ou de leur caractère symbolique. Dans leur majorité, les pièces qui jalonnent l'évolution de l'art chinois sont en effet associées à des pratiques funéraires.

    Elles reflètent souvent le goût des classes favorisées de la société à des époques et en des lieux où ces classes jouissaient d'une relative quiétude.

     

    Enfin, leur appréciation esthétique ne saurait faire oublier qu'elles sont d'abord des documents sur un passé que seuls des textes anciens permettaient naguère d'approcher.

    • De la légende à l'histoire : les Xia et les Shang (env. fin du IIIe millénaire-XIe s. av. J.-C.

    La mise au jour de vestiges attribués à la légendaire dynastie des Xia apporte une révélation comparable à celle qu'avaient fournie, à la fin des Qing, la reconnaissance et le déchiffrement des os divinatoires des Shang, puis, à partir de 1928, la fouille du site d'Anyang. Os divinatoire, civilisation ShangAujourd'hui, tout donne à penser que les Xia – une dynastie ? un État ? une population ? – ont bien précédé les Shang ; contrairement à ces derniers, ils semblent ne pas avoir laissé d'écrits rendant possible l'identification de leur culture parmi l'ensemble des vestiges du début du deuxième millénaire.

    Si des légendes se rapportent à eux dans quelques régions de la Chine centrale, c'est près de Luoyang qu'une culture pré-Shang ne relevant plus du Néolithique offre une certaine consistance. En effet, deux établissements de cette région annoncent la formation de la cité : les ruines d'une enceinte en terre damée découverte à Wangchenggang et les fondations de deux bâtiments, palais ou temples, à Erlitou (vers 2200-1600 av. J.-C.).

    Originaires de Erlitou, les premiers bronzes sont des couteaux et des vases aux parois minces, imitant souvent des terres cuites.

      

    Cette soumission à un modèle révèle bien la naissance d'un art dont la gestation n'a cependant pas encore été reconstituée.

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    Des tombes du début des Shang (Erlitou, périodes IV et V) ont livré de belles armes rituelles en jade, des fragments de laques rouge de cinabre et deux plaques en bronze incrusté de turquoise dont le décor préfigure le motif énigmatique du taotie, masque animalier fantastique aux yeux globuleux, dépourvu de mâchoire inférieure.-2000 à -1000. Les empires du Bronze

      

    sources précieuses :

     

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/chinoise-civilisation-les-arts/

    photographies : google.

     





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