• JULES ITIER (Par Éric Karsenty) premières photographies de Chine au Monde 1844

     

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    Biographie de Jules Itier

    Par Éric Karsenty

     

    (à retrouver dans le catalogue de l’exposition, pages 78 à 80) Alphonse Eugène Jules Itier est né à Paris le 8 avril 1802 d’un père militaire, JeanJoseph-Paul Itier, et d’une mère issue d’une famille de douaniers, Zoé Dubois.

     

     

    Quatrième d’une fratrie de cinq enfants, Jules Itier commence ses études à Paris en 1809, les termine à Marseille en 1819, et entre dans l’administration des douanes sous la protection de son oncle Dubois-Aymé, polytechnicien membre de l’expédition d’Égypte de 1799 à 1801. Sa carrière dans les douanes l’entraîne successivement à Belley, Lorient, Marennes, La Rochelle, Oloron, Prades, puis retour à Belley en mai 1836.

     

     

     

     

    1844 La grande Pagode 

    Jules Itier, Porte de la Grande Pagode de la ville chinoise à Macao,

    daguerréotypie, novembre 1844

     

    C’est probablement à cette époque que s’éveille sa curiosité pour les sciences, il adhère alors à plusieurs sociétés savantes où ses travaux seront récompensés. Géologie, agronomie, sciences naturelles…

     

    sa curiosité semble sans limite. Un daguerréotypiste-voyageur

     

    Le 15 novembre 1842, ses connaissances et compétences douanières le mènent en mission au Sénégal, en Guyane et aux Antilles dans le but de contribuer à l’expansion commerciale et coloniale de la France.

     

    Le 7 janvier 1843, à Saint-Louis du Sénégal, il note dans son journal :

     

    “Je reçois mon daguerréotype.”

     

    Dès lors, en plus de sa culture héritée du Siècle des lumières, Jules Itier entame une œuvre de daguerréotypiste-voyageur qui mettra en images ses explorations.

     

    De 1843 à 1846, il s’embarque pour la Chine avec la mission de Théodore de Lagrené, ministre plénipotentiaire chargé de conclure un traité commercial (1)

    - à l’instar de l’Angleterre et des États-Unis.

     

     

     

     

    Jules Itier réalisera les premiers daguerréotypes de la Chine, en 1844, mais aussi sans doute parmi  les premiers du Vietnam, de Singapour, de Manille, du Sri Lanka et d’Égypte.

     

     

    Le regard d’un ethnologue

     

     

    À son retour, il publie son Journal d’un voyage en Chine (2) en trois volumes, où il consigne ses études et observations. Observateur scrupuleux, son récit est riche d’informations utiles à la mission commerciale qu’il accompagne.

     

    Mais sa culture et sa curiosité l’amènent à dépasser largement ses fonctions. En effet, en plus d’un talent de conteur évident, Jules Itier donne à voir la vie quotidienne de la Chine à la manière d’un ethnologue.

     

    En racontant les conditions de ses prises de vue, il donne accès aux coulisses de ce premier reportage où l’on découvre des portraits, des paysages, des architectures et des “scènes de rue”.

     

    Malgré les contraintes inhérentes à la technique du daguerréotype, Jules Itier conserve une grande liberté quant aux choix de ses points de vue.

     

    Bien que n’ayant fait partie d’aucune société photographique, il est considéré par certains comme l’un des inventeurs du reportage photographique (3).

     

    Il rapportera de ses différents voyages des produits inédits ou peu connus comme le caoutchouc, la gutta-percha ou le sorgho.

     

    Il déposera aussi de nombreuses porcelaines de Chine à la manufacture de Sèvres avec de précieuses informations sur leurs procédés de fabrication (4).

     

    Sa demeure familiale du Veyras dans les HautesAlpes, se transformera en cabinet de curiosités regroupant ses prélèvements géologiques ainsi que de nombreux objets exotiques.

     

    Engagé dans la vie politique Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1843, puis officier en 1846, il se marie cette même année à Grenoble à Henriette de Brémond, dont il aura deux enfants :

     

     

     

    Nommé directeur des douanes en 1848, il s’installe à Montpellier et continue sa carrière jusqu’en 1857 où il rejoint Marseille.

     

    Engagé dans la vie politique, il est conseiller général de Serres de 1848 à 1858, président du conseil général des Hautes-Alpes en 1848, et de nouveau conseiller général, pour le canton de Rosans, de 1868 à 1871. Il prend sa retraite en 1866 et se retire à Montpellier.

     

    Ses pensées s’orientent alors vers la philosophie religieuse.

     

    Il se propose même de réfuter, avec les données de la science, le matérialisme qu’il considère comme le plus grave danger de l’avenir.

     

    Mais il n’en a pas le temps et s’éteint à Montpellier le 13 octobre 1877, à l’âge de 75 ans.

     

     

    Sources lien - 

    http://www.museedelaphoto.fr/wp-content/uploads/2013/09/dossier_pedagogique_ji.pdf

     

    « Auguste François ( 1857-1935)Le consulat et la municipalité française de Shanghai (1849-1946) »

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