• DYNASTIE MING

    La dynastie Ming (明朝[1], en pinyin : míng cháo), est une lignée d'empereurs qui a régné sur la Chine de 1368, date à laquelle elle remplace la dynastie Yuan, à 1644 quand elle se voit supplantée par les Qing. Par métonymie, le terme désigne aussi la durée du règne de celle-ci. Fondée par la famille des Zhu, elle compte seize empereurs.

    Au milieu du XIVe siècle, après pratiquement un siècle (89 ans) de domination mongole sous les Yuan, la population chinoise se révolte contre le « tyrannique règne des étrangers ». Une suite de révoltes paysannes repousse la dynastie Yuan dans les steppes de Mongolie et établit la dynastie Ming en 1368. Elle s'ouvre par une renaissance culturelle : les arts, particulièrement l'industrie de la porcelaine, se développent comme jamais auparavant.

      

    Avec la protection de la dynastie pendant plus de deux siècles de règne, la culture du peuple Han est restaurée et s'épanouit, ce qui évite l'oubli des traditions et la décadence culturelle qui fut le destin d'autres grandes cultures du monde, comme la civilisation hellénistique ou la civilisation égyptienne, disparues après des invasions. Les marchands chinois explorent et commercent dans tout l'océan Indien, atteignant l'Afrique lors des voyages de Zheng He ; on construit une grande flotte comprenant des navires à quatre mâts de tonnage supérieur à 1 500 tonnes.

      

    L'armée régulière compte un million d'hommes ; plus de 100 000 tonnes de fer sont produites par an, en Chine du Nord, et de nombreux livres sont imprimés à l'aide des caractères mobiles inventés au XIe siècle. Il a été dit [Qui ?] que la Chine du début de l'ère Ming était le pays le plus avancé de la Terre.

     

     

    FONDATION de la DYNASTIE MING :

     

    À partir du milieu du XIVe siècle, de nombreuses catastrophes naturelles suivies de rébellions paysannes, la guerre civile contre la domination mongole, et la conversion des gouvernants à un mode de vie chinois avaient affaibli la dynastie Yuan et finalement bouté les Mongols hors de Chine, vers ce qui est de nos jours la Mongolie. Le chef de file de cette rébellion était incarné par Zhu Yuanzhang.

     

    Orphelin dès son adolescence, Zhu Yuanzhang (朱元璋), futur empereur Hongwu (洪武), entra dans un monastèrebouddhiste pour éviter la famine, après quoi il fut forcé de rejoindre en 1352 l'armée de Guo Zixiang et devenait l'un des chefs des Turbans rouges, un grand mouvement de rébellion dont certains meneurs étaient membres de la Lotus blanc.

     

     

     

    Plus tard, alors qu'il était devenu un chef rebelle déterminé, il fit la connaissance d'un lettré confucéen qui lui enseigna les affaires d'État. Il se redéfinit alors comme un défenseur du confucianisme et des conventions néo-confucéennes, et non plus comme un simple chef rebelle populaire. Malgré ses humbles origines, il devint la figure de proue du mouvement patriotique du peuple Han contre la dynastie vieillissante des Yuan.

     

     

     

    Une fois ses rivaux battus, il se proclama empereur le 23 janvier 1368, établissant sa capitale à Nanjing qu'il avait nommée Yingtianfu (應天府), et adoptant Hongwu comme nom de règne. La tradition populaire prétend qu'il aurait choisi le nom de sa dynastie Ming, « lumière », pour continuer de bénéficier du soutien populaire accordé par les masses au « Roi de lumière » attendu en sauveur par les mouvements religieux d'inspiration manichéenne soutenant la rébellion. Il devint ainsi à plus de 1 000 ans d'intervalle le deuxième fondateur dynastique extrait de la classe paysanne, le premier étant l'empereur Gao Zu de la dynastie Han, plus d'un millénaire auparavant.

     

    Étant donné que les envahisseurs mongols, même repoussés, restaient un danger très présent, Hongwu n'adopta pas la position classique confucéenne qui considérait les militaires comme une classe inférieure aux bureaucrates qui devaient les contrôler. Maintenir une armée forte était tout simplement indispensable tant que les Mongols restaient une menace. Le nom « Hongwu » signifie d'ailleurs « vaste armée » et reflète bien le prestige agrandi des militaires.

     

    Par contre, il partageait pleinement l'aversion confucéenne pour le commerce et encouragea l'établissement de communautés agricoles indépendantes. La gestion féodalisée des terres qui avait repris cours sous les dynasties Song et les Yuan fut supprimée dès l'établissement de la nouvelle dynastie. Les grands domaines fonciers furent confisqués par le gouvernement, morcelés et loués ; l'esclavage privé fut interdit. Par conséquent, après la mort de l'empereur Yongle

     

    (Yung-lo), les petits paysans propriétaires et indépendants formaient la part majeure de la population agricole.

     

     

      

    Création de l'Administration :

    Hongwu réussit à renforcer son contrôle sur tous les aspects du gouvernement pour que personne ne puisse posséder assez de pouvoir pour le détrôner. Pour parer aux menaces extérieures, il tenta d'améliorer les défenses des frontières nord du pays. À l'intérieur, il concentra de plus en plus le pouvoir entre ses propres mains. Il abolit le Secrétariat Impérial, qui était l'administration principale sous les dynasties précédentes, après avoir étouffé un complot dont il accusait son premier ministre. Très longtemps auparavant, lorsque le statut d'empereur était devenu héréditaire, le poste de premier ministre avait été instauré dans le but de garantir un niveau de continuité et de compétence dans le gouvernement au cas où des empereurs incompétents se succèderaient.

      

    Mais Hongwu, recherchant une autorité absolue, abolit ce poste et supprima ainsi l'unique protection contre l'incompétence d'un empereur. Son petit-fils Jianwen lui succéda, mais le trône fut vite usurpé par son oncle Zhu Di, fils de Hongwu, qui régna alors sous le nom d'empereur Yongle (Yung-lo) de 1402 à 1424.

     

    Sous le règne de Hongwu, les bureaucrates mongols et issus d'ethnies non-Han, qui avaient dominé le gouvernement durant près d'un siècle, sont remplacés par des Chinois. On restaure et renouvelle le système traditionnel des examens impériaux, qui sélectionnait les fonctionnaires d'après leur mérite et leurs connaissances en littérature et en philosophie. Les candidats pour des postes de fonctionnaire civil ou d'officier militaire devaient passer le concours traditionnel de connaissance des classiques chinois, avec des épreuves de tir à l'arc et d'équitation pour les officiers militaires. L'élite confucéenne, marginalisée sous le règne des Mongols, reprit son rôle prédominant au sein de l'État. Ils sont alors la classe la plus élevée de la société.

     

     

    Les MAGISTRATS

    Les officiers de l'armée étaient supposés occuper à un rang supérieur à leurs homologues civils. Dans les faits, quoique quasiment tous les officiers disposaient de titres de noblesse, la situation était plutôt opposée. Dans la Chine des Ming, la fonction va de pair avec la propriété foncière, mais l'élite militaire et civile élevée par les Ming a aussi une grande importance politique. Une fonction dans l'administration représentait pour un chinois du XVe siècle une dignité, une fortune et un statut élevé dans la hiérarchie sociale.

     

    C'est là une véritable démocratisation des privilèges sociaux, une véritable méritocratie puisque les magistrats de l'Empire du Milieu étaient censés être choisis pour leur compétences morales et leur vertu. Les examens étaient ouverts à tous les chinois mâles, les études étaient peu coûteuses et le gouvernement attribuait des bourses.

     

    Le concours d'entrée de l'administration impériale était un examen écrit qui avait lieu tous les trois ans, et tous les cinq ans pour les magistrats militaires ; il se composait d'essais, de poèmes, de questions tirées de quatre livres (Lunyu, Mencius, etc.) de questions sur les classiques confucéens, de mémoires sur les commentaires néo-confucianistes ainsi que de dissertations sur des problèmes administratifs. D'autres concours pouvaient ensuite être passés pour gravir les échelons de l'administration.

     

    Il était nécessaire de passer trois concours de pré-sélection dont le troisième conférait le titre d'étudiant officiel de l'empire, le premier degrés de l'élite. Le lauréat avait alors le droit de passer les concours provinciaux, qui offraient 60 à 70 places pour plus de 8 000 étudiants. Les lauréats pouvaient postuler aux plus hautes charges de la magistrature.

     

    Ceux qui échouaient pouvaient néanmoins prétendre à une place plus modeste dans l'administration. Ceux des étudiants qui avaient passé les examens provinciaux avec succès pouvaient accéder au concours de la capitale puis à celui du palais pour devenir docteur[3]. Il était néanmoins possible aux plus riches d'acheter la charge de Chang Yuan pour entrer dans la fonction publique.

    Les diplômés étaient admirés et devenaient des modèles pour le peuple ; afin de se démarquer ils portaient un bouton sur leur chapeau, argent, or ou perle et rubis suivant le concours et pouvaient porter du jaune, couleur traditionnellement réservée à l'empereur. De plus, ils avaient préséance et ne pouvaient être insultés sans que le coupable n'écope de soixante-dix coups de bâton.

     

    Ils ne pouvaient pas être cités comme témoins dans un procès et étaient libres de comparaître ou non en personne au tribunal. Ils étaient exempt de punitions et de corvées publiques ainsi que de toutes les taxes personnelles, sans compter les dons en nature dont ils jouissaient. Cette élite privilégiée représentaient environ 3 % de la population.

    Les officiers militaires étaient plus nombreux (environ 100 000 à la fin de la dynastie). Ceux qui étaient choisis par l'empereur pour assurer une fonction publique passaient un an en observation puis entraient dans une hiérarchie à neuf grades, dont chacun comportait deux degrés, progressant en moyenne d'un grade tous les trois ans. Cette classe sociale était sous la surveillance des eunuques, qui procédaient à des inspections surprises.

    Tous les trois ans les autorités décidaient de remplacer certains magistrats ; les magistrats avares, trop vieux, malades, fainéants, cruels ou incapables étaient mal notés et souvent punis. Les autres pouvaient recevoir des charges honorifiques.

     

      

    Les Eunuques :

    Ils étaient les agents de l'empereur, agents de renseignement et d'exécution des ordres impériaux. Depuis les Han, ils sont la puissance rivale des magistrats. On comptait 70 000 eunuques au palais et 100 000 autres répandus dans tout l'empire. Volontaires, ils provenaient de familles modestes : paysans, soldats ou vagabonds. Ils étaient organisés en quatre office et huit bureaux ; ils transmettaient les ordres, conseillaient l'empereur et ses ministres et représentaient le Dragon dans l'empire.

     Ils étaient également responsables de la police politique, pouvaient enquêter sur tout le monde, faire inculper quiconque et mettre l'empereur au courant de n'importe quelle affaire. Ils surveillaient la garde impériale, les prisons, les militaires lors des campagnes, les magistrats et le peuple, contrôlaient le trésor de l'état et les manufactures. Ils bénéficiaient donc d'une main-d'œuvre gratuite personnelle en plus des domaines impériaux qu'ils possédaient. De plus ils avaient la possibilité d'éditer des édits : leur puissance politique était très importante et facteur d'une grande mobilité sociale.

     La menace mongole

    Même après leur victoire sur les Genghiskhanides les empereurs Ming n'ont jamais cessé de prendre au sérieux la menace mongole. Hong Wu après sa victoire sur les Yuan va continuer de les repousser au nord jusqu'à Karakorum. Yongle a lancé plusieurs campagnes contre eux, et déplacé la capitale de Nankin à Pékin en 1421 pour mieux les contenir. Après la défaite chinoise de Tumu contre les Oïrats en 1449, l'empire se replie sur lui-même mais profite des divisions entre les Mongols. À la fin du XVe siècle, les Mongols lancent des raids annuels sur la frontière. Pékin, protégée par les forteresses de Xuanfu et de Datong, est constamment menacée. Avec la réunification des Mongols orientaux par Dayan Khan, vers 1500, la menace se fait plus précise.

    La cour des Ming est partagée entre deux stratégies : les partisans d'une politique offensive veulent organiser des expéditions militaires pour récupérer notamment la boucle des Ordos ; d'autres souhaitent le renforcement de la Grande Muraille et le doublement du rempart, ce qui est fait dans les années 1570.

      

    Les derniers préconisent également l'envoi d'ambassades et l'ouverture de marchés frontaliers périodiques pour commercer avec les Mongols. Le débat reprend après la reprise des raids des Mongols orientaux menés par Altan Khan, notamment en 1529, 1530 et 1542. En 1550 il pille et incendie les faubourgs de Pékin. En 1553, on décide de renforcer les murailles entourant Pékin, mais les raids d'Altan durent jusqu'aux accords de paix et de commerce de 1570[.

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    TOMBEAU des MING

      

    Fin de la dynastie Ming

    À compter du début du XVIIe siècle, les Ming doivent affronter la rébellion des Mandchous : en 1618, Nurhachi émit une liste de Sept Griefs contre le régime impérial, unifiant les tribus Jurchens sous sa bannière. Unis aux Mongols, les Mandchous conquièrent lentement le pays, gagnant le ralliement d'une partie de l'administration Ming. L'Empire doit parallèlement combattre les armées de paysans révoltés, conduites notamment par Li Zicheng et Zhang Xianzhong. En 1636, Huang Taiji adopte pour l'État mandchou le nom de Grand Qing, abandonnant le titre de Khan pour celui d'Empereur.

    Le 25 avril 1644, les troupes de Li Zicheng rentrent dans Pékin, tandis que l'Empereur Ming Chongzhen se suicide. Li Zicheng, s'étant proclamé Empereur, est bientôt lui-même battu par les Qing, qui prennent Pékin et revendiquent officiellement la succession de la dynastie Ming. Des funérailles sont organisées pour Ming Chongzhen, afin d'officialiser la transmission du Mandat du ciel. Les Ming continuent cependant de tenir des territoires au sud du pays, établissant ce qui est désigné du nom de Dynastie des Ming du sud (南明). Les loyalistes Ming résistent plusieurs années, grâce notamment à des chefs militaires de valeur comme Koxinga, qui tient l'île de Taïwan. En 1662, Zhu Youlang (empereur sous le nom de règne de Yongli), petit-fils de Ming Wanli et dernier prétendant Ming, est capturé et exécuté par les Qing, mettant un terme définitif à la dynastie. Les successeurs de Koxinga tiennent Taïwan jusqu'en 1683.

      

    SOURCES : WIKIPEDIA -

    photos google

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